Un géant des jouets à l’attaque des stéréotypes de genre. Lego a annoncé lundi 11 octobre qu’il allait retirer les mentions «pour filles» ou «pour garçons» dans son marketing.
Les jouets du groupe ne seront ainsi plus classés en fonction du sexe mais par grands thèmes, rapporte ainsi le Guardian.
Cette décision fait suite à une vaste étude menée auprès de 7.000 parents et enfants âgés de 6 à 14 ans, en Chine, en République Tchèque, au Japon, en Pologne, en Russie, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.
71% des garçons ont peur des moqueries
Il est ressorti de cette vaste enquête que 71% des garçons interrogés craignaient qu’on se moque d’eux s’ils jouaient avec des jeux dits «pour filles». De même, les parents s’inquiétaient davantage d’éventuelles railleries autant pour leurs fils que pour leurs filles.
Dans le même temps, l’étude révèle que les parents encouragent toujours davantage les garçons à faire du sport ou des activités scientifiques tandis que les filles sont poussées vers la danse ou la cuisine.
«Il y a une asymétrie. Nous encourageons les filles à joueur avec des ‘trucs de garçons’ mais pas l’inverse. C’est un problème car les jouets offrent des opportunités de formation. Si les filles ne jouent pas avec des Lego ou d’autres jouets de construction, elles ne développent pas les compétences spatiales qui les aideront plus tard. Si les poupées sont proposées aux filles mais pas aux garçons, alors ils manqueront de compétences en matière d’éducation», explique le Pr Gina Rippon, neurobiologiste et auteur de «The Gendered Brain».
De nombreuses études avaient déjà pointé les effets sur le long terme des stéréotypes véhiculés par les jouets, notamment dans les choix des études supérieures et de carrière.
La question des stéréotypes de genre liés aux jouets est de plus en plus abordée par la société, dans un contexte global de lutte contre le sexisme, y compris au niveau gouvernemental.
Début octobre, le gouverneur de l’Etat de Californie a signé une loi engageant les grands magasins de jouets à mettre en place d’ici à 2024 des rayons de jouets «non genrés». En France, en 2019, le ministère de l’Economie avait fait signer une charte à tous les acteurs de la filière jouet pour lutter contre le marketing genré. L’idée était de supprimer la catégorisation filles/garçons dans les magasins et les catalogues