La presse américaine se fait l'écho de l'histoire d'un couple d'Afro-Américains qui, après avoir adopté des jumeaux blancs, a révélé devoir essuyer régulièrement des remarques racistes, voire des accusations de kidnapping.
Originaires de Pennsylvanie, Jennifer McDuffie-Moore, 43 ans, et son mari Harry Moore, 37 ans, devaient au départ accueillir temporairement Brayden et Trevor dont la mère biologique souffrait de toxicomanie.
Spécialiste de l'apprentissage préscolaire et en charge d'un programme de garde d'enfants, Jennifer héberge en effet avec Harry, mécanicien dans le civil, des enfants à leur domicile depuis 2009.
Le couple a en outre deux enfants biologiques : Joy, 21 ans, et Kourtney, 11 ans, ainsi que deux autres enfants adoptifs, Keenan, 10 ans, et Sanchez, 8 ans.
«Les gens devraient s'occuper de leurs affaires»
«Concernant Brayden et Trevor, nous avons dit qu'ils pouvaient rester avec nous jusqu'à ce qu'ils trouvent un foyer, mais le temps a passé et ils avaient presque un an. Ce faisant, toute notre famille, mes nièces et notre église les ont aussi accueillis et nous avons finalement commencé le processus d'adoption», a expliqué Jennifer au New York Post.
Malheureusement, cette humanité et cet amour se sont très vite confrontés au racisme et aux préjugés. Une femme aurait même menacé d'appeler la police quand les deux petits garçons se sont mis en colère sur un terrain de jeux.
Black Pennsylvania couple accused of kidnapping their adopted white kids https://t.co/OsbguyheN7 pic.twitter.com/a265pV0CPz
— New York Post (@nypost) August 10, 2021
«J'ai pris les enfants dans mes bras et elle a pensé que je les kidnappais. Un des jumeaux a dit: “Non, c'est ma mère !” Je ne veux pas me justifier, parce que les gens devraient s'occuper de leurs affaires», déplore Jennifer.
Des incidents plus fréquents depuis Black Lives Matter
Et si son mari et elle disent affronter les défis liés à l'adoption transraciale depuis 2016, année lors de laquelle ils avaient adopté Keenan, qui est également blanc, ils assurent que ces déboires sont plus fréquents et se sont intensifiés après le meurtre de George Floyd et dans le sillage du mouvement Black Lives Matter.
Pour autant, le couple n'imagine plus aujourd'hui sa famille sans les jumeaux. «Ce sont nos fils. Au lieu de regarder notre couleur, les gens devraient comprendre que c'est l'amour qui fait vivre une famille», ont déclaré Jennifer et Harry de concert.