Le réchauffement de la planète pourrait avoir des conséquences désastreuses pour les populations des régions tropicales du globe. Selon une étude menée par des chercheurs américains, ces zones pourraient à terme devenir «invivables», car trop chaudes.
L’avenir de ces régions et de leurs habitants dépend de la capacité des États à maintenir l’augmentation du réchauffement climatique en dessous de 1,5 degré d’ici la fin du siècle, par rapport à l’ère pré-industrielle. En cas d’échec, les zones tropicales qui se situent de part et d’autre de l’équateur atteindront «la limite de l’adaptation humaine», selon les chercheurs, rapporte le Guardian.
En effet, au-delà de 35 degrés Celsius, le corps humain a de plus en plus de mal à se réguler en température et à rafraichir l’organisme, explique le chercheur Yi Zhang de l’Université de Princeton, qui a dirigé les recherches. «S'il est trop humide, notre corps ne peut pas se rafraîchir par l'évaporation de la sueur. C'est pourquoi l'humidité est importante lorsque l'on considère l’éventualité de vivre dans un endroit chaud», détaille-t-il.
Des risques pour de nombreux pays
Selon l’étude, publiée dans la revue scientifique Nature Geoscience, une augmentation de température du globe d’un degré (soit moins que l'objectif prévu par l’Accord de Paris de 2015) suffit déjà à aggraver la situation des régions tropicales. Des risques sont à prévoir pour nombre de pays, 40% de la population mondiale vivant dans un pays tropical, rappelle les chercheurs. Cette proportion pourrait atteindre 50% d’ici à 2050, ces pays ayant une population plus jeune que ceux des régions plus tempérées.
«Si cette limite est dépassée, les infrastructures comme les abris d'air frais sont absolument nécessaires à la survie de l'homme», a aussi affirmé Mojtaba Sadegh, expert en risque climatique de l’Université américaine de Boise, au média britannique. Cependant, les pays tropicaux étant aussi ceux à plus faibles revenus, et avoir des populations qui souffrent davantage de la pauvreté, ces équipements et installations devraient être difficiles à mettre en place.
De nombreux scientifiques ont déjà pointé du doigt les risques majeurs du réchauffement de la planète, et notamment les risques de déplacement de populations, qui viendraient à fuir les zones trop chaudes, ainsi que la raréfaction de l’eau ou de la nourriture dans ces régions. Face à ces perspectives dramatiques, l’ONU a tiré la sonnette d’alarme et déploré des engagements trop faibles des États en matière de lutte contre les changements climatiques, et notamment des pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre.