Si les États continuent dans cette voie, les objectifs fixés lors de l'Accord de Paris en 2015 ne seront pas atteints. C’est ce que pointe l’Organisation des Nations unies (ONU) dans un rapport, ce vendredi 26 février. Elle demande à ce que les États prennent immédiatement des mesures pour contenir les changements climatiques.
L’objectif reste toujours le même : éviter que les températures à la surface du globe n’augmentent de plus de 1,5 degré d’ici à la fin du siècle. L’ONU estime cependant dans ce rapport que depuis que cet objectif a été fixé, les gouvernements n’ont pas fait assez d’efforts. «Le rapport intérimaire de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques publié aujourd'hui est une alerte rouge pour notre planète, a ainsi déclaré Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU. Il montre que les gouvernements sont loin d'avoir atteint le niveau d'ambition nécessaire pour limiter le changement climatique à 1,5 degré et atteindre les objectifs de l'Accord de Paris. Les principaux émetteurs doivent se fixer des objectifs de réduction des émissions beaucoup plus ambitieux pour 2030», alerte-t-il.
L’organisation, qui se base les travaux du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), rappelle que nous devons impérativement réduire de 45% nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, par rapport au niveau de 2010.
We are nowhere near the level of ambition needed to meet the #ParisAgreement goals.
Nationally Determined Contributions of major emitters must set more ambitious targets for 2030.
Long-term commitments must be matched by immediate actions that people & planet desperately need. https://t.co/UZQoeOUtdP— António Guterres (@antonioguterres) February 26, 2021
Vers une économie plus verte après le Covid-19
Avant décembre 2020, les pays signataires de l'Accord de Paris devaient soumettre leurs «contribution déterminées au niveau national» (NDC), soit une nouvelle version de leurs engagements et ambitions pour les années à venir. Or seulement 75 pays sur les 200 signataires, qui représentent donc seulement 30% des émissions à l'échelle mondiale, ont présenté leurs NDC.
Patricia Espinosa, secrétaire exécutive de l'ONU pour les changements climatiques, a indiqué qu’à l’heure actuelle, avec les NDC dont dispose l'ONU, les mesures mises en place par les différents gouvernements ne permettraient de diminuer les émissions que d’1% d’ici 2030. Si des engagements sont pris, l’application de mesures en faveur du climat reste donc faible, notamment chez les plus gros pays émetteurs.
L’ONU espère que les différents plans de relances relatifs à la crise du Covid-19 seront des plans de relances plus durables, qui mettront la protection de l’environnement et du climat au cœur des mesures. «C'est un moment rare qui ne peut être perdu», a déclaré Patricia Espinosa. Lors de la conférence de Munich sur la sécurité la semaine dernière, Antonio Guterres a déclaré : «Tel un rayon X, la Covid-19 a mis au jour les fractures profondes et les fragilités du monde, qui vont bien au-delà des pandémies et de la santé publique.» Le climat étant l’une de ses priorités, il a aussi rappelé son ambition d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.