Une journée sous le thème du climat. Une semaine jour pour jour après son investiture et le retour des Etats-Unis dans l'accord de Paris, Joe Biden a dévoilé, ce mercredi 27 janvier, de nouvelles actions pour tenter d'endiguer la crise climatique.
Souhaitant placer l'environnement comme l'un des principaux objectifs de son mandat, le nouveau président américain a notamment annoncé l'organisation d'un sommet sur le sujet devant réunir plusieurs dirigeants internationaux. Celui-ci aura lieu le jour de la Terre, soit le 22 avril prochain.
Tune in as President Biden delivers remarks and takes action to combat the climate crisis, create good-paying union jobs, and restore scientific integrity. https://t.co/4xnilrbgSl
— The White House (@WhiteHouse) January 27, 2021
Les Etats-Unis doivent «guider la réponse mondiale» à la crise du climat, n'a, en outre, pas hésité à affirmer Joe Biden lors de son discours, tranchant nettement avec son prédécesseur, Donald Trump.
«Nous avons déjà attendu trop longtemps pour faire face à cette crise climatique. Nous ne pouvons pas attendre plus longtemps. Nous le voyons de nos propres yeux. Nous le ressentons dans notre for intérieur. Et il est temps d'agir», a-t-il ajouté, avant de signer une série de décrets visant à renforcer la lutte contre le réchauffement climatique.
L'un de ces décrets devait notamment tracer un chemin vers la neutralité carbone d'ici à 2050, lorsqu'un autre devait assurer la conservation d'au moins 30% des terres et océans américains.
Pour atteindre ces objectifs, les citoyens seront d'ailleurs mis à contribution, puisque Joe Biden a d'ores-et-déjà appelé «à la mise en place d'une initiative pour un corps civil climatique». Le but affiché étant de «mettre une nouvelle génération d'Américains au travail pour conserver et restaurer les terres publiques et les eaux, accélérer la reforestation, améliorer la capture des émissions carboniques dans le secteur agricole», avait expliqué au préalable la Maison Blanche dans un communiqué.
Après le retour dans l'accord de Paris et l'arrêt du projet d'un oléoduc entre les Etats-Unis et le Canada, Joe Biden va donc dans le sens de sa campagne. Cependant, pour le moment, aucune mention claire n'a encore été faite du fameux «plan Biden», qui consiste à investir 2.000 milliards sur la durée de son mandat pour contrer le changement climatique et les inégalités environnementales dans le pays. Parmi les mesures promises, on retrouve l'objectif de contrôler les entreprises d'énergies fossiles ou encore la lutte pour assurer une eau propre à tous les Américains après les scandales de pollution dans le Michigan ou le New Hampshire.
Pas de Green New Deal
Avec la majorité démocrate au Congrès, Joe Biden ne devrait pas avoir trop de difficultés à faire avance son agenda de ce côté-là, mais il pourrait toutefois se retrouver face à une aile gauche de son parti qui demande plus d'actions. Les partisans de Bernie Sanders réclamaient ainsi l'instauration d'un plan plus ambitieux, le «Green New Deal», qui est rejeté par l'actuel président. Reste à savoir si un entre-deux sera trouvé sur le sujet dans les mois à venir, ou si Joe Biden restera sur sa ligne.
Du côté de l'opposition républicaine, nul doute que les critiques seront nombreuses. Une bonne partie des républicains estime en effet que ces mesures ne sont que peu efficaces pour l'environnement, et peuvent s'avérer catastrophiques pour l'emploi. «L'accord raté de Paris va faire mal aux familles américaines pendant que la Chine et la Russie vont augmenter les émissions», déclarait par exemple Mitch McConnell, leader des républicains au Sénat, le 21 janvier dernier.
The failed Paris deal will hurt American families while China and Russia grow emissions.
The Keystone cancellation will kill union jobs and hurt U.S. energy security.
And a proposal to gut immigration enforcement and give blanket amnesty?
Rough "day one" for American workers.— Leader McConnell (@LeaderMcConnell) January 21, 2021
Et les désaccords devraient se poursuivre dans la semaine, puisque ce 28 janvier, Joe Biden devrait autoriser les ONG internationales recevant de l'argent public à soutenir l'avortement. Une mesure qui oppose les deux camps depuis des décennies.