Les démocrates forcément perdants ? Alors que Joe Biden a remporté la Maison Blanche ce 7 novembre, les démocrates demeurent inquiets. Et ce pour une raison bien précise : les résultats des élections sénatoriales.
En effet, le scrutin du 3 novembre ne concernait pas que le choix du prochain président des Etats-Unis. Les électeurs votaient également pour la Chambre des représentants, le changement de certaines lois et, donc, le Sénat. Un tiers des sièges étaient à renouveler, et les démocrates pensaient pouvoir retrouver une majorité dans cette institution après 6 ans de domination républicaine.
Alors que les sondages étaient plutôt favorables, les résultats diffusés depuis le 3 novembre ne le sont pas autant. Pour le moment, les sièges se partagent ainsi : 48 démocrates et 48 républicains. Il reste 2 sénateurs à élire en Alaska et Caroline du Nord. Or, dans ces Etats, les résultats se font attendre et ce sont les républicains qui mènent la course. De plus, un deuxième tour aura lieu en Géorgie concernant deux sièges. Si au final le Sénat est partagé à 50-50, c'est la vice-présidente Kamala Harris, de fait présidente de l'institution, qui aura le rôle décisif. Les sondages sont cependant pessimistes.
Un handicap pour Joe Biden
Un Sénat conservateur n'est pas anodin. Car même si Joe Biden aura la Chambre des représentants avec lui, il ne pourra pas valider un bon nombre de loi ambitieuses sur des sujets comme la sécurité sociale, l'environnement ou la gestion du coronavirus. L'ancien vice-président sera contraint de signer des accords bipartisans en édulcorant ses textes de lois pour que ceux-ci puissent passer. Cela n'est, historiquement, pas un problème majeur, mais la fracture idéologique entre démocrates et républicains n'a jamais été aussi importante. Les nominations dans l'administration doivent également être approuvées par le Sénat, ce que l'on a pu observer lors de la bataille pour la Cour suprême en octobre dernier.
L'autre solution est de signer des décrets présidentiels, qui remplacent le débat et le vote parlementaire. Cependant, cette technique qui contourne les autres institutions n'est pas forcément bien vue. Joe Biden ne pourra pas en abuser au risque de se mettre définitivement à dos tous les élus républicains, qui pourraient bloquer des lois sans plus de discussion.
Pour un parti démocrate plus progressiste que jamais, devoir se montrer patient et voter des lois moins ambitieuses que prévu sera une déception importante. Les yeux se tournent donc déjà vers 2022, où 34 autres sièges sénatoriaux seront soumis au vote des Américains. Plusieurs sénateurs républicains devraient prendre leur retraite dans des Etats importants comme la Pennsylvanie ou la Caroline du Nord. Reste à savoir si les démocrates en profiteront dans deux ans.