La poétesse américaine Louise Glück, 77 ans, a remporté jeudi le très convoité prix Nobel de Littérature, une récompense surprise couronnant son oeuvre entamée à la fin des années 60. Elle est couronnée "pour sa voix poétique caractéristique, qui avec sa beauté austère rend l'existence individuelle universelle", a annoncé l'Académie suédoise en décernant le prix, toujours accompagné d'une motivation laconique.
L'enfance et la vie de famille, la relation étroite entre les parents et les frères et sœurs, sont une thématique centrale de son oeuvre. Averno (2006) est son recueil magistral, une interprétation visionnaire du mythe de la descente aux enfers de Perséphone en captivité de Hadès, le dieu de la mort. Une autre réalisation spectaculaire est son dernier recueil, "Nuit fidèle et vertueuse". En français, la traduction de cette poétesse est restée jusqu'ici confidentielle, faute de parution en volume.
Elle se limite à des revues spécialisées. Elle a consacré un de ses poèmes à Jeanne d'Arc en 1976. Deux ans après la Polonaise Olga Tokarczuk, Louise Glück est la 16ème femme à se voir décerner le prix d'un millésime 2020 des Nobel très féminin. Avec trois lauréates lors des Nobel scientifiques, cette saison pourrait battre le record de femmes lauréates (cinq en 2009), alors que la paix vendredi et l'économie lundi restent à décerner. Après une série de scandales ou de controverses qui a terni depuis trois ans le plus célèbre prix littéraire au monde, la direction qu'allait prendre le Nobel de cette année était particulièrement imprévisible, selon les critiques.
L'an passé, le prix 2019 avait été attribué à l'écrivain autrichien Peter Handke, aux sulfureuses positions pro-Milosevic, provoquant une très vive controverse, s'ajoutant à un scandale sexuel qui avait déchiré l'Académie il y a trois ans, provoquant le report historique du prix 2018.