Les requins sont en «extinction fonctionnelle» dans une grande partie des récifs. Telle est la conclusion d'une vaste étude sur la population de ces animaux réalisée grâce à 15.000 caméras sous-marines.
Placés sur 371 récifs à travers le monde, ces engins avaient pour objectif de faire un recensement assez précis de la population de requins. Cependant, le bilan de l'étude publiée dans Nature a alerté les chercheurs et les spécialistes. En résumé, dans 34 des 58 pays observés, le nombre de requins était inférieur de moitié à ce qui était attendu. Les auteurs de l'étude estime donc que ce n'est pas un phénomène isolé, et que «la perte des requins des récifs se fait ressentir partout dans le monde.
Dans 19% des lieux observés, presque aucun requin n'a été observé. Interrogé par le Guardian, le co-auteur Colin Simpfendorfer explique que «cela ne veut pas dire qu'il n'y en a jamais sur ces récifs, mais qu'ils sont en "extinction fonctionnelle", et qu'ils ne remplissent pas leur rôle habituel dans l'écosystème».
Tout n'est pas perdu
Car outre la seule inquiétude pour les requins, c'est l'équilibre naturel qui inquiète les chercheurs. Ces derniers expliquent que ces animaux remplissent un rôle très important au niveau de l'écologie. Afin d'attirer l'attention sur le problème, ils déclarent également au média britannique que l'enjeu se veut aussi économique. Certains pays tirent profit de la population de requins au niveau du tourisme.
Pour Mark Meekan, de l'Institut Australien des Sciences Marines (AIMS), le problème peut cependant être résolu. «Arrêter les pratiques de pêche destructrices et avoir une bonne gouvernance dans cette industrie pourrait changer la situation presque du jour au lendemain». Un espoir, mais qui nécessite malgré tout une prise de conscience rapide de la part des autorités.