Le Festival international de la photo animalière et de nature de Montier-en-Der (Haute-Marne) qui s'est tenu du 21 au 24 novembre, a dévoilé les photos lauréates de son concours 2024.
Le Festival international de la photo animalière et de nature de Montier-en-Der (Haute-Marne) qui s'est déroulé du 21 au 24 novembre, a dévoilé lors de son ouverture, les photos gagnantes du Concours Photo Montier 2024. Le grand prix a été décerné au Suisse Samuel Nugues pour son exceptionnelle photo d'une chouette prise à la nuit tombée dans une forêt helvète.
Plus de 16.500 images soumises par 2.065 photographes en provenance de 73 pays étaient en lice pour cette 27e édition de la compétition. Les lauréats des différentes catégories photos, des prix spéciaux, des coups de cœur et des arrêts sur image, ont été choisis en juillet dernier par un jury composé de cinq photographes professionnels. A noter que 3 vidéos ont été également primées.
Toutes les photos gagnantes du Concours Photo Montier font l'objet d'une exposition pendant toute la durée du festival et une cérémonie de remise des prix aux lauréats a eu lieu le 22 novembre en fin d'après-midi.
Cette compétition a pour objectif de récompenser des photos ou des vidéos de la faune, de la flore, des paysages et des témoignages en faveur de la préservation des milieux, des espèces ou de la représentation de la biodiversité dans le respect d’une éthique naturaliste de la prise de vue respectueuse de la vie sauvage.
Créé en 1996 par un groupe d'amis amoureux de nature et de photo autour de Régis Fournel, président actuel, l'événement était à l'origine un salon régional de photo animalière organisé autour de la prestigieuse exposition du concours «Wildlife Photographer of the Year». Cette première manifestation a accueilli pas moins de 4.000 personnes et le salon s'est transformé dès sa deuxième édition en festival.
Rendez-vous incontournable de la photo animalière et de nature, cet événement de renom qui a attiré l'an dernier plus de 40.000 visiteurs en 4 jours, constitue un lieu de rencontre unique pour les passionnés, amateurs et professionnels de la photo et de la nature. Chaque année, le festival propose 100 expositions, réparties sur 16 sites. Aux 2.000 photos exposées viennent s'ajouter un programme riche de conférences, de tables rondes autour des thématiques de l'environnement et de la biodiversité mais aussi sur la technique photographique.
lauréat - Grand prix du montier festival photo
L'architecte et photographe naturaliste suisse Samuel Nugues s'est vu attribuer le grand prix du concours pour sa photo intitulée «Giboulée de printemps», image finaliste de la catégorie «Oiseaux sauvages de pleine nature». «Une chouette de Tengmalm femelle appelle le mâle pour être ravitaillée en campagnols, dans une forêt du Jura vaudois, en Suisse. J'étais monté la voir exprès ce soir-là car la météo annonçait des chutes de neige, ce qui promettait de faire de belles images. Un orage de printemps, arrivé soudainement, a déclenché une violente giboulée de neige. C'était inespéré et cela a donné, à ce moment, une ambiance très particulière», a-t-il déclaré.
lauréat (moins de 16 ans) - grand prix du montier festival photo
Passionné d'oiseaux et de photo, l'Espagnol Dario Fernandez Lagostena a reçu le grand prix du festival, récompense réservée aux jeunes photographes de moins de 16 ans pour son image «Parmi les ravenelles» utilisant une technique photo créative appelée high key, qui donne une photo où les les tons clairs et blancs dominent et où les tons noirs et gris ainsi que les ombres sont limités. «L'attente en valait la peine. High-key d'une fauvette mélanocéphale perchée sur une ravenelle jaune», a commenté le lauréat de 14 ans, à propos de sa photo finaliste de la catégorie «Oiseaux sauvages de pleine nature».
lauréat - prix spécial du jury
Le photographe naturaliste roumain Marius Florian Iancu a été couronné par le prix du jury pour «Le petit prince», photo finaliste de la catégorie «Mammifères sauvages de pleine nature» et extraordinaire image d'un renard dont la silhouette émerge des champs de tournesols, quelque part dans la campagne roumaine. «Au regard de nos sélections finales, nous avons redécouvert avec joie un monde de diversité, de formes et de couleurs, dont l’exemple le plus parlant est sans doute celui du prix du jury. Ce renard discret, noyé dans un paysage harmonieux et travaillé par l’homme nous a semblé évoquer tout le bonheur d’une nature équitablement partagée», a affirmé le jury. «En découvrant ce chemin, je l'ai observé des dizaines de secondes en imaginant combien il serait extraordinaire de photographier un animal sauvage sur celui-ci. De retour de ma sortie, j'ai eu une belle surprise», a-t-il confié.
lauréat - mammifères sauvages de pleine nature
Photographe naturaliste expérimenté et talentueux, l'Espagnol José Pesquero a réalisé cette splendide prise de vue dans le célèbre réserve nationale du Masai mara, au Kenya, en 2023.
lauréat (moins de 16 ans) - mammifères sauvages de pleine nature
«Emblème de Chamonix, les chamois sont, dans ma vallée, les princes de la montagne. Rencontre magique de ces majestueux animaux dans les hauteurs alpines, où chacun prend sa pose favorite !», a déclaré Théophane Goujon, photographe âgé de 15 ans et passionné de nature. Il s'est rendu en août 2023 dans le massif du Mont-Blanc pour faire cette magnifique image.
lauréat - oiseaux sauvages de pleine nature
«Depuis mars, je surveille ce couple de pics noirs qui a creusé son nid au cœur d'un vieux hêtre. Durant le mois de mai, j'ai multiplié les sorties afin d'immortaliser le nourrissage des jeunes. Grâce à ma tente d'affût, j'ai pu tenter différents cadrages afin de trouver celui qui me plaisait le plus. En étant à bonne distance, j'ai pu intégrer l'environnement lumineux qui me plaisait tant», a expliqué le photographe de nature belge Thomas Meunier.
lauréat - l'homme et la nature
«2h25. Cette ourse habituée à fouiller les poubelles des humains transmet son savoir à son ourson. Que restera-t-il des facultés de ce jeune ursidé à se nourrir de la forêt ? Je ne peux m’empêcher de penser à ce malheureux héritage que sa mère a reçu et qu’elle transmettra maintenant à son tour. Privée du savoir et de ses facultés à se nourrir de la nature, je considère avec amertume cette similitude qui nous lie si étroitement», a expliqué le Suisse Neil Villard, photographe naturaliste à propos de cette photo tirée de son portfolio sur les ours urbains de Roumanie.
lauréat (moins de 16 ans) - oiseaux sauvages de pleine nature
«Il y a un mois je suis allé jusqu’au parc provincial Algonquin, au centre de l'Ontario, presque uniquement pour photographier cette espèce d'oiseaux. J’ai fait énormément de photos de bec-croisés des sapins en train de se nourrir et s'alimenter que je n’ai pas encore postées. Donc en voici une qui montre ces passereaux se disputant pour du gravier sur un parking, probablement ma photo d'oiseau préférée à ce jour !», a indiqué le Canadien de 15 ans Lory-Antoine Cantin, en légende de sa photo postée sur Instagram en d'avril 2023.
lauréat - prix de la région grand est
Talent français de la photographie de nature, Joël Brunet a reçu le prix de la région Grand Est pour «Chimère», photo finaliste de la catégorie «Mammifères sauvages en pleine nature». «Voilà 30 minutes que nous sommes à l'affût par ce matin de mai, pas un brin de vent ne vient plisser le lac. C'est l'heure bleue, la brume flotte sur l'eau et la visibilité est très faible. Un léger clapotis se fait entendre, un animal est là sur notre droite, nous percevons sa silhouette gracieuse, telle une chimère sortie des abysses», a déclaré l'expérimenté et multiprimé photographe installé dans le Bugey, dans l'Ain.
lauréat - autres animaux sauvages de pleine nature
«Dans le silence d'une forêt d'été, deux lucanes cerf-volant se rencontrent sur la branche d'un grand chêne. L'un d'eux a levé la patte comme pour saluer et l'autre lui a répondu de la même façon. Ils semblaient se connaître depuis longtemps et étaient heureux de se rencontrer...», a confié le photographe ukrainien Oleksandr Chorny.
lauréat - prix eptb seine grands lacs
«Cette image a été réalisée au bois de Baudour, à quelques kilomètres de chez moi, près de Mons, dans la province de Hainaut, en Belgique. L'endroit est classé comme site de grand intérêt biologique notamment pour les nombreuses espèces de libellules qu'il abrite», a déclaré le Belge Rémy Fermeuse, photographe finaliste de la catégorie «Autres animaux sauvages en pleine nature».
lauréat - paysages naturels du monde
«C'était un matin froid de novembre. Un gros orage se développait dans le golfe de Valence, en Espagne, et s'approchait rapidement de la plage. La couleur et le volume des nuages étaient incroyables et bien qu'il n'y ait pas eu beaucoup d'éclairs, j'ai pu en capturer un avec mon appareil photo», a raconté l'Espagnol Paco Costa, photographe de nature multiprimé.
lauréat - plantes sauvages de pleine nature
«Image minimaliste prise à Hokkaido, au Japon, d'un petit groupe d'arbres qui forment à leur tour une petite forêt qui se détache dans l'étendue des terres enneigées», a indiqué l'Espagnol Miquel Angel Artus Illana, talentueux photographe de nature.
lauréat - prix du photographe régional
Photographe et vidéaste installé à Marnay-sur-Marne, en Haute-Marne, Benjamin Pawlica a remporté le prix du photographe régional pour «Pluie de spores», fantastique photo d'une lépiote élevée, appelée communément coulemelle, qui libère ses millions de spores, dans une forêt de la région Grand Est. Cette photo fait partie des finalistes de la catégorie «Plantes sauvages de pleine nature». D'ailleurs, cet amoureux de son territoire et passionné de nature a déjà vu son talent récompensé dans la compétition dans la même catégorie puisqu'il a été, l'année dernière, le gagnant de la catégorie «Plantes sauvages de pleine nature» pour une photo macro d'un myxomycète, aussi appelé «blob», organisme qui se trouve dans les milieux frais et humides, prise près de chez lui.
lauréat (moins de 16 ans) - graphisme, formes et matières de la nature
«La sittelle torchepot, tête en bas, est prête à retourner chercher un peu de terre pour combler l’entrée de la loge de pic noir qui lui sert de nid ajustant une ouverture sur mesure», a déclaré Louan Olivier, photographe français de 14 ans. Cet amoureux de la nature qui vit à Vagney dans les Vosges peut observer et photographier à l'affût, la faune locale.
lauréat - prix du conseil départemental de la haute-marne
«Le drone m’a permis de saisir le contraste automnale saisissant entre les feuillus qui ont toujours leurs feuilles aux couleurs chaudes et les résineux aux couleurs froides», a déclaré Fabien Coisy, photographe et droniste français basé sur la côte d'Opale, finaliste de la catégorie «Plantes sauvages de pleine nature».
coup de cœur - l'homme et la nature
«Un couple de gobies pygmées jaunes se tient à l'abri dans leur maison et observe les alentours, près d'Anilao, aux Philippines. Ils sont si timides qu'il vous faut attendre, immobile, que leur propre curiosité les amène à venir vous dévisager. Il faut absolument un guide de plongée expérimenté pour trouver ces petites créatures dont la taille n'excède pas 3 cm, parfois même pas plus grandes que le quart de la taille de votre petit ongle ! Presque impossible de les voir sans une loupe», a déclaré le Français Laurent Guigue, photographe de paysage et de nature multiprimé.
lauréat - graphisme, formes et matières de la nature
«Dans le mont Dabei, dans la province du Hubei, des pluies torrentielles persistantes ont fait grimper de nombreux serpents sur les hautes terres ouvertes. Un serpent loup de montagne s'arrête sur un énorme rocher noir et blanc. Sur les rochers, la couleur du serpent est moins prononcée. Ce n'est que lorsque je me suis approché du rocher pour admirer les motifs que j'ai soudain réalisé que le serpent loup de montagne habitait le rocher. Lorsque j'ai ajusté l'appareil photo, le serpent est également devenu alerte et a commencé à bouger lentement. J'ai rapidement pris quelques photos jusqu'à ce qu'il quitte lentement la scène devant moi. Cela a été pris en mode couleur. Le noir et le blanc du corps du serpent et de la roche se mélangent pour rendre le serpent illisible. La texture de la roche est comme l'image de la peinture chinoise de paysage. Le noir et le blanc du serpent se fondent parfaitement dans l'environnement rocheux. Cette scène est une combinaison parfaite de l'abstraction et du monde réel», s'est souvenu le Chinois Yuan Minghui, photographe de nature au talent reconnu, à propos de sa photo.
lauréat (moins de 16 ans) - plantes sauvages de pleine nature
«C'était une matinée ensoleillée, idéale pour prendre des contre-jours. En parcourant le parc naturel Los Alcornocales, situé en Andalousie, dans le sud de l'Espagne, je me suis rendu dans un endroit où se trouvait une colonie de plantes carnivores, Drosophyllum lusitanicum. J'ai pu prendre cette image avec un syrphe pris en contre-jour», a déclaré Andrés Luis Dominguez Blanco, Espagnol de 14 ans dont le travail photographique a été récompensé à maintes reprises lors de concours photo.
lauréat - images fixes de nature revisitées
«Dans cet endroit situé dans la partie la plus septentrionale du parc De Biesbosch, l'un des plus grands parcs nationaux des Pays-Bas, j'ai immédiatement ressenti l'atmosphère des peintures de Claude Monet ! J'ai choisi l'exposition multiple pour obtenir cette atmosphère typique de Monet sur la photo (à huis clos !). La photo a été réalisée à partir de 3 clichés avec des focales différentes, différentes balances des blancs et cadrage», a expliqué le photographe de nature néerlandais Johan Van de Watering.
lauréat - séquences images fixes
Le photographe italien Gianluca Damiani a été désigné lauréat de cette catégorie du concours pour son portfolio «Wild Rome» qui présente 5 images.
«Les zones urbaines nécessitent plusieurs adaptations comportementales et physiologiques des animaux sauvages, et les villes peuvent parfois offrir de nouvelles opportunités aux espèces urbaines», a-t-il déclaré.
«Depuis l’époque de l’ancien empire romain, Rome est très peuplée et son histoire est célèbre dans le monde entier. Malgré le fait que Rome accueille aujourd’hui plus de quatre millions d’habitants, il existe un monde naturel caché qui survit», a-t-il ajouté.
A noter que ce reportage photographique a été couronné en 2024 par le prestigieux prix junior Fritz Pölking, décerné par la Société allemande pour la photographie de nature (GDT).
lauréat (moins de 16 ans) - autres animaux sauvages de pleine nature
«Par une belle journée d'août à l'île de Ré, j'ai tenté de retranscrire la beauté d'une araignée sauteuse dans le graphisme des feuilles de palmier, capturant son regard touchant, tête à l'envers», a déclaré Ariane Lellouch, la jeune lauréate française.
lauréat - arrêt sur image - paysages naturels du monde
«Cette éclipse était la première hybride que j'observais ce 20 avril 2023, un type d'éclipse très rare. Du fait de la rotondité de la Terre et suivant l'endroit d'où elle était observée, l'éclipse était soit annulaire (la Lune ne couvrant pas entièrement le Soleil), soit totale. Après son passage dans l'océan Indien, la trajectoire de l'éclipse touchait la terre ferme sur la péninsule d'Exmouth en Australie occidentale. Elle était alors totale mais courte (58 secondes sur mon lieu d'observation). Le diamètre de la Lune étant presque identique au Soleil et le ciel d'une pureté cristalline, le spectacle était vraiment exceptionnel. D'énormes protubérances étaient visibles, et la couronne solaire d'une netteté jamais vu auparavant. Du fait de la brièveté de l'éclipse, l'obscurité était moins prononcée avec un ciel d'un bleu profond. Un grand moment d'émotion astronomique !», a expliqué l'astrophotographe français Philippe Jacquot, à propos de son composite de 6 images à différents temps de pose (du 1/2000s au 1/2s).
lauréat (moins de 16 ans) - l'homme et la nature
«Au Nord du Sénégal, nous passions devant une ancienne carrière et j'ai remarqué ce pauvre arbre. Les hommes ont creusé tout le sol autour de lui et il avait l'air très triste, tout seul, au milieu de rien. J’ai eu beaucoup de peine pour lui. Le sol était terriblement rouge, j'ai donc décidé de transformer la photo en noir et blanc pour faire ressortir davantage l'arbre seul et les grues de chantier et autres infrastructures à l'arrière-plan», a indiqué la Tchèque Naomi Cech, photographe âgée de seulement 9 ans.
lauréat (moins de 16 ans) - paysages naturels du monde
«Après des chutes de neige matinales, le brouillard a commencé à se lever, et des trouées ont laissé apparaître les montagnes en face», a déclaré le jeune Français Corentin Revel.
lauréat (moins de 16 ans) - séquences images fixes
«Les flamants roses sont souvent pris en photo pour leur beauté. ça m'a amusé de les montrer d'une autre façon : un peu ridicules ou avec un air méchant», a déclaré le Français Lubin Godin, photographe de 12 ans. Intitulée «Scène de ménage chez les flamants», sa séquence récompensée comprend 5 photos, le maximum pour cette catégorie de la compétition.
«Je suis né et habite en Haute-Savoie, dans un environnement relativement préservé. J'ai toujours été fasciné par la nature et j'aime autant observer les insectes que les plus grosses bêtes. J'ai demandé un premier appareil photo à l'âge de 8 ans et depuis, c'est devenu ma plus grande passion», a-t-il écrit sur son compte Flickr.
lauréat - arrêt sur image - autres animaux sauvages de pleine nature
«J’ai trouvé ce petit papillon empereur, Saturnia pavonia, près de ma ville natale, dans le parc national de Duna-Ipoly, lors d’une séance photo printanière. Les antennes en forme de peigne ont retenu mon attention, j’ai donc essayé de les représenter d’une manière intéressante. Le soleil couchant m’a aidé à cela. J’étais tellement absorbé par la photographie du grattage que je ne me suis rendu compte qu’à la maison, que je n’avais pas pris de photo qui montrait l’animal dans son ensemble», a déclaré le photographe hongrois Norbert Kazas.