Les beaux jours sont là et les interrogations des Français sur les destinations possibles pour les vacances se multiplient. Et dans leur réflexion, l'Espagne, deuxième destination touristique mondiale, est particulièrement envisagée. Aussi, sera-t-il possible de partir dans le pays ibérique cet été, malgré la pandémie de coronavirus ?
A cette question, la réponse est «oui», et cela depuis le samedi 20 juin dernier.
Initialement fixée au 1er juillet, la date de réouverture des frontières espagnoles a en effet été finalement avancée d'une dizaine de jours par le Premier ministre du pays, Pedro Sanchez.
C'est donc depuis cette date que les touristes européens peuvent de nouveau franchir les Pyrénées pour se rendre de l'autre côté, en terres hispaniques.
Une réouverture de la frontière qui marque également la reprise de la circulation des bus comme la compagnie Flixbus qui a annoncé une reprise de la ligne Perpignan-Barcelone.
Pour autant, ce retour à l'activité touristique ne signifie pas un retour complet à «la vie d'avant».
Avant de rouvrir les frontières, le Chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a en effet pris un décret-loi dans le but de «garantir en une seule norme les mesures sanitaires qui devront continuer à être appliquées jusqu’à l’arrivée d’un vaccin ou d’un traitement efficace» contre le coronavirus. En clair, des mesures de prévention et d’hygiène vont continuer à être appliquées.
Les masques sont ainsi obligatoires pour les plus de 6 ans dans les espaces publics clos, dans les transports en commun (bus, métros, avions, bateaux) mais aussi dans les espaces à l'air libre si la distanciation physique ne peut être respectée. A noter d'ailleurs qu'en Espagne, la distanciation physique est en général de 1,5 mètre, voire plus, contre 1 mètre en France.
En revanche, Pedro Sanchez a confirmé que l'obligation de quarantaine pour les voyageurs entrant en Espagne était bien levée. Bien sûr, contexte épidémique oblige, toutes ces règles pourraient néanmoins être revues ou adaptées.
Cela est d'autant plus vrai que ces derniers jours, les autorités espagnoles ont recommencé à confiner certaines zones. Dimanche 5 juillet, les autorités de la région de Galice, dans le nord-ouest du pays, ont ainsi rétabli des mesures de restriction dans un comté pour lutter contre la recrudescence de cas de Covid-19. Une décision similaire avait été prise la veille en Catalogne.
Des décisions drastiques qui contrastent quelque peu avec les propos, tenus le 23 mai dernier, par le Premier ministre espagnol qui s'était montré plutôt optimiste sur la situation touristique à venir.
«A partir du mois de juillet, l'entrée de touristes étrangers en Espagne reprendra en conditions de sécurité», avait-il assuré. Des restrictions totales de circulation ne sont certes envisagées à ce stade, mais la situation reste donc à surveiller.
Les professionnels du tourisme sur les starting-blocks
De leur côté, les professionnels du secteur touristique n'ont pas attendu et ont, dès le départ, adapté leur offre au contexte épidémique compliqué.
Dès la fin du mois d'avril, la station balnéaire de Gandia, au sud de Valence, avait ainsi pris les devants en recrutant des surveillants de plage supplémentaires afin de s'assurer que les groupes de vacanciers s'installent à au moins deux mètres les uns des autres.
Dans la station andalouse d'Almuñecar, la mairie avait également donné son feu vert à l'agrandissement des terrasses sur les trottoirs, afin de pouvoir augmenter le nombre de tables, limité à cause de la distanciation.
De leur côté, les hôtels ont aussi pris des dispositions particulières. Dans les établissements de la chaîne RoomMate Hotels, il est ainsi prévu que les clients soient accueillis par des paillassons imprégnés de javel pour désinfecter semelles et roulettes de valise.
Les voyageurs devraient également se voir proposer de se faire relever leur température en plus de se voir remettre masque, gel et gants. Le VP Hotel Plaza de Espana, en plein centre de Madrid, a même affirmé qu'il proposerait un test rapide et payant de dépistage du Covid-19 à l'entrée de son établissement.