Les autorités singapouriennes ont trouvé une façon originale de faire respecter les mesures de distanciation sociale. Elles ont délégué à un robot, qui prend la forme d'un chien, la tâche de rappeler aux visiteurs d'un parc les précautions à prendre.
«Laissons Singapour en bonne santé», «Pour votre propre sécurité et celle de vos proches, tenez-vous s'il vous plaît à plus d'un mètre des autres» sont les messages audio que le chien robotisé diffuse lorsqu'il croise des cyclistes ou des joggeurs. Le robot SpotMini, modèle star du laboratoire issu du Massachussets Institute of Technology (M.I.T.) Boston Dynamics, a été déployé depuis le début du mois de mai dans un parc du centre de la ville de Singapour.
Le chien jaune robotisé est équipé d'une caméra et d'outils d'analyse qui lui permettent d'estimer le nombre de personnes se trouvant dans le parc. Toutefois, les autorités ont indiqué que l'engin quadrupède ne pouvait pas enregistrer des données personnelles et tracer les individus.
Le confinement mis en place depuis début avril a été prolongé jusqu'au 1er juin dans la cité-Etat en raison d'un regain du nombre de cas. Les Singapouriens peuvent sortir pour faire des courses ou faire de l'exercice physique à condition d'être seuls. Le port du masque est obligatoire dans les lieux publics.
SpotMini n'est pas le seul robot à patrouiller dans les espaces verts de Singapour. Un modèle ressemblant à une voiturette sillonne déjà le parc et demande aux passants de ne pas flâner et de ne pas se rassembler. Outre le parc, le robot Spot a été testé dans un hôpital éphémère de Singapour qui fournit des médicaments aux patients.
SpotMini, petit bijou robotique de Boston Dynamics, s'est déjà illustré pour ses prouesses technologiques. Dans des vidéos, on peut le voir ouvrir une porte à l'aide d'un bras robotisé, réaliser un «moonwalk» ou encore tracter un camion.
En 2019, la police de l'Etat du Massachussets aux Etats-Unis avait eu recours à des robots similaires fabriqués par Boston Dynamics. Le PDG de l'entreprise Marc Raibert avait même évoqué l'hypothèse d'un armement de ces quadrupèdes. «La prochaine étape sera sûrement de mettre des armes sur ces robots», avait-il prédit fin 2019, avant de s'interroger : «la question est de savoir si les Américains accepteront l’idée que des robots armés soient déployés dans les rues».