Toutes les études ne vont pas dans le même sens. Le 29 avril, le gouvernement américain a fait part de résultats encourageants concernant un médicament pour lutter contre le coronavirus : le remdesivir. Seulement, la revue scientifique The Lancet a publié dans la foulée une étude chinoise qui remet en cause les résultats trouvés aux Etats-Unis.
Il faudra donc d'autres essais cliniques pour démontrer ou infirmer l'effet du remdesivir sur le traitement du Covid-19. Selon le Dr Fauci, épidémiologiste reconnu et conseiller de Donald Trump, ce médicament qui avait un temps présenté un espoir pour endiguer Ebola, accélèrerait de 31% la guérison des malades. Si cela venait à se confirmer, c'est la première fois que cet antiviral serait utilisé pour soigner, puisqu'il n'a jamais été approuvé pour aucune maladie.
Développé par le laboratoire américain Gilead, le remdesivir a été injecté en intraveineuse pendant une dizaine de jours aux patients qui faisaient partie de l'étude. Déjà testé en France sur un patient qui venait de Wuhan, le médicament est une «petite molécule capable de gagner l'ensemble des compartiments de l'organisme et dont on sait qu'elle diffuse parfaitement dans les poumons, organe cible de la maladie», selon le professeur Denis Malvy, responsable de l'unité maladies tropicales et du voyageur du CHU Pellegrin à Bordeaux.
Le principe de l'action de l'antiviral est de se propager dans le corps humain, copier les nucléotides, qui sont l'un des quatre constitutifs de l'ADN, pour tromper le virus. Lorsque ce dernier se réplique, le médicament pourrait s'incorporer au Covid-19, pour ajouter des mutations qui finiraient par le détruire. Mais cela reste l'objectif théorique, et au vu des deux études qui s'opposent ces derniers jours, il faudra plus de tests afin d'arriver à une conclusion fiable et définitive sur le remdesivir.