Bernie Sanders peut-il vraiment continuer dans ces conditions ? Après une nouvelle soirée électorale ce 17 mars, le candidat socialiste a vu son adversaire Joe Biden rafler les trois Etats en jeu : l'Illinois, la Floride et l'Arizona.
Outre la simple victoire de l'ancien vice-président, c'est l'écart qui interpelle. Au mieux, Bernie Sanders n'a que 12 points de retard dans l'Arizona, au pire près de 40 en Floride. Dans ce contexte, alors que le coronavirus rend presque impossible toute campagne, débat ou scrutin, il est difficile de voir comment le sénateur du Vermont compte renverser la tendance. À la veille du 17 mars, il avait tenté d'organiser un meeting digital, dans lequel chaque participant prononçait un discours depuis son domicile, mais l'impact a été quasi inexistant dans les urnes.
Pour Joe Biden, la vie est beaucoup plus facile. S'il aimerait certainement mettre fin à la primaire le plus tôt possible pour pouvoir s'orienter à 100% dans la bataille contre Donald Trump, il n'a de cesse de faire passer des messages d'union de tous les démocrates. Conscient qu'il aura besoin des supporters de Bernie Sanders pour gagner contre le pensionnaire de la Maison Blanche, il salue leur «passion et ténacité», alors qu'il était de bon ton jusqu'ici de critiquer ces «Bernie Bros», particulièrement virulents sur les réseaux sociaux.
Influencer le programme adverse
Personne ne sait encore véritablement quelle sera la suite des événements. Bernie Sanders n'a pas réalisé de discours après sa défaite, préférant faire une rencontre digitale avec ses électeurs sur le thème du coronavirus. Selon son chef de campagne, il va toutefois «parler avec ses partisans pour évaluer sa campagne». Mais il n'est donc pas impossible qu'il poursuive la bataille encore un peu. Sur le plan électoral, il ne perdrait pas beaucoup, étant donné que la prochaine primaire se déroulera le 29 mars à Porto Rico, à moins que celle-ci ne soit également repoussée. Il peut donc en toute sérénité travailler avec Joe Biden pour que ce dernier rende son programme un peu plus progressiste.
Les sondages montrent en effet que du côté du programme, c'est bien Bernie Sanders qui représente la majorité des démocrates, mais ces derniers estiment qu'il n'est pas le mieux placé pour battre Donald Trump. «Ce qu'il veut désormais, c'est influencer le programme de Joe Biden, avant de se désister», expliquait d'ailleurs la politologue Nicole Bacharan le 12 mars dernier. La prochaine prise de parole du socialiste autoproclamé devrait donc être particulièrement scrutée, afin de savoir qu'elle futur il souhaite donner à sa campagne.