S'il est toujours important de se méfier des informations diffusées sur les réseaux sociaux, les posts concernant l'Iran depuis le début des manifestations le 15 novembre sont d'autant plus sensibles.
En effet, il est très difficile pour les habitants du pays de partager en direct des images des rassemblements en opposition à l'augmentation du prix de l'essence car internet a été coupé depuis le 16 novembre. Des journalistes françaises travaillant régulièrement dans le pays assurent qu'elles n'ont aucune nouvelle de leur proche sur place.
Lundi matin, toujours pas d’Internet en #Iran. Mes messages sur Whatsapp n’ont toujours pas été distribués à ma famille et aux mes amis depuis samedi après-midi.
— Ghazal Golshiri غزل (@GhazalGolshiri) November 18, 2019
Les journalistes sur place, soumis à l'obtention d'un visa spécial, n'ont qu'un accès très limité à ce qu'il se passe dans le pays. Impossible par exemple de savoir si le nombre de morts indiqués par le gouvernement depuis le début du mouvement (9 au moins selon les sources officielles iraniennes) est véridique ou très largement sous-évalué. Le haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme estime que le bilan dépasse «plusieurs dizaines» de victimes selon «les médias iraniens et d'autres sources».
Dans ces conditions, les vidéos ou de photos au milieu de rassemblements sont à regarder avec recul. Il est en effet très difficile d'identifier d'où proviennent ces images, et surtout, si elles ont été tournées à l'occasion des récentes manifestations. De plus, l'actualité en Iran est très régulièrement sujette à la désinformation, que ce soit chez les soutiens du régime, ou chez les opposants, présents en nombre en France.