Que ce soit pour des raisons économiques ou politiques, la fin de l'année 2019 est marquée par une série de mouvements dans plusieurs pays du Moyen-Orient. Dernier en date : les manifestations en Iran pour lutter contre la hausse du prix du pétrole.
Iran, l'essence qui déclenche l'incendie
Depuis l'accession au pouvoir de Donald Trump, l'Iran est soumis à une multitude de sanctions qui étranglent son économie. Le PIB est en chute libre, contrairement à l'inflation qui ne cesse d'augmenter. Dans cette situation, les habitants du pays sont de plus en plus fragilisés financièrement, et n'ont pas supporté l'annonce de la hausse du pétrole d'au moins 50% le 15 novembre. Quelques heures après l'annonce, des premiers rassemblements avaient lieu dans différentes villes. Difficile cependant de savoir si le mouvement pourra s'inscrire dans le temps, le régime islamique ayant réalisé plus de 40 arrestations en quelques heures et coupé internet pour empêcher toute organisation des protestataires.
Irak, un régime qui ne convient plus
Plus d'un mois de manifestations, et déjà plus de 330 morts du côté des contestataires. Alors que certains demandent la fin d'un régime mis en place en 2003 après la chute Saddam Hussein, l'armée répond par une répression très violente à Bagdad. La ville est devenu le théâtre d'affrontements entre l'armée et les manifestants, avec des tirs à balles réelles. Selon la commission parlementaire des droits humains, des tirs de snipers depuis les toits ont même eu lieu. De premiers rassemblements, le mouvement est désormais soutenu par une grève générale qui s'est exporté dans plusieurs villes du pays. Selon Transparency International, l'Irak est en effet considéré comme l'un des pays les plus corrompus du monde (12ème sur 180). Le clientélisme, en particulier celui qui concerne l'Iran, fait d'ailleurs partie des principales dénonciations de la part des manifestants.
Liban, la corruption en ligne de mire
Si Facebook a été un outil pour les manifestants du Printemps Arabe, son application de messagerie en ligne Whatsapp a été le déclencheur malgré elle d'un immense mouvement de contestation au Liban. Le 17 octobre dernier, le gouvernement annonçait vouloir imposer une taxe sur cette filiale de Facebook, très utilisée dans le pays. La mesure n'est pas inédite dans un pays où le prix de la téléphonie reste très élevé.
Malgré l'annonce de la suppression de cette mesure moins de 24 heures plus tard, le mouvement était lancé pour demander la fin de ce gouvernement dirigé par Saad Hariri. Le 29 octobre, ce dernier a démissionné, ce qui n'a pas mis fin à la crise économique et politique. Au 17 novembre, son remplaçant n'a toujours pas été trouvé, et les manifestants demandent la formation d'un cabinet d'experts indépendants de tout partis politiques, en attendant de nouvelles élections. Une demande qui reste lettre morte pour le moment.