Chaque année, il s'agit de l'un des événements diplomatiques les plus attendus. Ce 17 septembre s'ouvre la 74ème session de l'Assemblée générale de l'ONU à New York. Plus d'une centaine de chefs d'État seront présents pour discuter des grands dossiers prioritaires dans l'actualité mondiale.
Des discours plus attendus que d'autres dans un contexte de tensions
Le débat général annuel est le point d'orgue de cette réunion au sommet. Dans cet exercice très codifié, les chefs d'État et de gouvernement s'enchaînent pendant une semaine sur l'estrade afin de prononcer un discours. Cet événement commencera le 24 septembre, et se terminera le 30 du même mois.
Et comme chaque année, certains discours seront plus surveillés que d'autres, à commencer par celui de Donald Trump. Empêtré dans plusieurs dossiers géopolitiques tendus comme le conflit avec l'Iran, la guerre commerciale avec la Chine ou les négociations avec la Corée du Nord, le président américain pourrait se montrer très agressif pour défendre sa politique, d'autant que la campagne pour sa réélection à commencé. Mettre en avant le souverainisme américain dans ces différentes crises semble donc être un passage obligé pour Donald Trump, cette stratégie ayant fait ses preuves par le passé sur son électorat républicain.
De l'autre côté, Hassan Rohani aussi sera scruté. Le président iranien fait face à une crise économique intérieure sévère dans son pays, notamment causée par les sanctions américaines, et cherche des alliés pour y remédier. Cependant, accusé d'être responsable des attaques de drones sur les usines de traitement du pétrole saoudiennes, l'Iran risque une nouvelle fois d'être mis au ban des nations trois ans après la signature des accords sur le nucléaire. Le tout alors qu'une réunion avec Donald Trump semblait se profiler.
Outre les discours, les réactions seront également importantes. Comment les représentants chinois vont-ils réagir si la crise hongkongaise est mise sur le tapis ? Les Vénézuéliens, Soudanais, Algériens et d'autres pays qui connaissent des luttes pour la démocratie seront certainement questionnés eux-aussi sur l'actualité, et cela pourrait occasionner des tensions, que ce soit devant les caméras ou en coulisses.
des sommets pour le climat
Comme un grand nombre de réunions diplomatiques depuis deux ans, cette nouvelle session comprendra un grand volet dédié au climat. Un sommet sur le sujet aura même lieu le 23 septembre et Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU, s'attend à des mesures prises à la fin de celui-ci. Selon le site de l'Organisation, il aurait ainsi demandé aux leaders de «venir avec des plans concrets, plutôt que des grands discours» caractéristiques des réunions onusiennes.
Les chefs d'État seront d'ailleurs particulièrement attendus au tournant, étant donné qu'un «sommet des jeunes pour le climat» est organisé deux jours auparavant, le 21 septembre. Des activistes très médiatiques comme Greta Thunberg doivent d'ailleurs être présents aux côtés d'entrepreneurs. Le respect des accords de Paris par les pays signataires devrait être largement étudié pendant ces deux jours de discussions.
Santé et développement, les autres points cruciaux de cette session
Mais outre la diplomatie et le climat, l'ouverture de la 74ème session sera également l'occasion de travailler de concert sur plusieurs thématiques importantes dans le calendrier de l'ONU. Ainsi, la question des Objectifs de Développement Durable (ODD) à l'horizon 2030 feront partie des discussions, alors qu'un sommet de deux jours aura lieu sur le sujet (24 et 25 septembre). Ces ODD ont pour but de booster la «la paix et la prospérité pour les peuples et la planète».
Autre chantier ambitieux, qui risque de prendre des dizaines d'années : celui de la «couverture santé universelle (CSU)». Une réunion de haut niveau est organisée (les réunions les plus importantes de l'événement) pour essayer d'améliorer les politiques dans ce domaine.
Depuis 2012, l'ONU a adopté une résolution demandant à tous les pays d'accélérer la mise en place d'une CSU, considérée comme une priorité pour le bon développement des pays. L'Organisation insiste sur le fait que près de 100 millions de personnes sont poussées dans l'extrême pauvreté chaque année en raison d'un manque d'accès aux soins. Si ce point fait partie des ODD pour 2030, son enjeu est suffisamment important pour qu'il soit particulièrement mis en avant à l'occasion de l'ouverture de la session.