Aux Etats-Unis, l'application de retouche photo FaceApp, devenue virale ces derniers temps grâce à un filtre vieillissant les visages, ne plaît pas à tout le monde. Des responsables politiques démocrates craignent un risque pour la sécurité nationale, car la société qui a développé l'appli est basée en Russie, à Saint-Pétersbourg.
Le sénateur démocrate Chuck Schumer a notamment envoyé une lettre au FBI et à la FTC (l'entité qui protège les consommateurs aux Etats-Unis), publiée sur Twitter mercredi 17 juillet, dans laquelle il appelle les deux agences à ouvrir une enquête sur l'application. «Le FBI et la FTC doivent immédiatement évaluer les risques pour la sûreté nationale et la vie privée car des millions d'Américains l'ont utilisée (l'appli FaceApp)», a-t-il affirmé sur le réseau social à l'oiseau bleu.
«Il serait profondément troublant que des informations personnelles sensibles de citoyens américains soient fournies à une puissance étrangère hostile activement engagée dans des cyber-hostilités contre les Etats-Unis», peut-on notamment lire dans le courrier de Chuck Schumer.
BIG: Share if you used #FaceApp:
The @FBI & @FTC must look into the national security & privacy risks now
Because millions of Americans have used it
It’s owned by a Russia-based company
And users are required to provide full, irrevocable access to their personal photos & data pic.twitter.com/cejLLwBQcr— Chuck Schumer (@SenSchumer) July 18, 2019
Un appel à effacer l'application
Il n'est pas le seul dans le camp démocrate à s'inquiéter de FaceApp. Mercredi, le Comité qui chapeaute le parti a envoyé un avertissement à toutes les équipes de campagne des candidats à la primaire démocrate pour l'élection présidentielle de 2020, appelant tous leurs membres à «effacer l'application immédiatement».
«Cette application permet aux utilisateurs d'effectuer différentes transformations sur les photos de gens, telles que vieillir la personne sur la photo. Malheureusement, cette nouveauté n’est pas sans risque : FaceApp a été développé par les Russes», a alerté le chef de la sécurité du Comité, Bob Lord, dans un message obtenu par CNN.
Les données pas transférées vers la Russie selon FaceApp
Cette méfiance des responsables démocrates s'explique par ce qu'il s'est passé lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 2016, lors de laquelle certains membres du parti auraient été la cible de hackers russes, ce que Moscou a toujours formellement démenti. Depuis ces incidents, le Parti démocrate est beaucoup plus attentif à toute surveillance possible de la part de la Russie. Il a notamment énormément investi pour améliorer sa cyber-sécurité.
Du côté de Wireless Lab, l'éditeur russe qui a développé FaceApp, on nie tout problème avec les données personnelles des utilisateurs. L'entreprise a notamment affirmé que la plupart des photos étaient détruites de ses serveurs dans les 48 heures après leur téléchargement, et que les données des internautes n'étaient pas transférées vers la Russie.