Un nouvel espace monétaire. Les quinze pays membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se réunissent le 29 juin au Nigeria pour régler certains détails avant l'éventuelle mise en place d'une monnaie unique : l'éco.
Cette nouvelle devise pourrait entrer en vigueur dès 2020. C'est en tous les cas l'objectif, car de nombreux «défis» sont encore à résoudre avant de parvenir à remplacer le franc CFA et les sept autres monnaies de la zone.
Le nom a été trouvé, mais le symbole présent sur les pièces et billets doit encore être discuté, car «aucun accord n'a pu être trouvé» jusque-là. Cette considération n'est pas la seule à être en travaux, puisque le cadre de la banque centrale fédérale n'est pas encore définitivement fixé. Il est donc difficile de savoir si le calendrier sera respecté. Malgré tout, si ce projet est régulièrement évoqué depuis plusieurs dizaines d'années, il a rarement été aussi avancé.
Il s'agissait en effet d'un «chantier lancé par les pères fondateurs» de la Cédéao, a rappelé le président de sa Commission, Jean-Claude Brou. Le but est notamment de faciliter les échanges dans la communauté économique, ainsi que les conversions, parfois impossibles entre certaines devises. Reste à savoir si les différences économiques en matière d'inflation ou de déficit public ne risquent pas de mettre en péril la monnaie dès sa mise en application.
La fin d'une dépendance ?
Outre le pur intérêt financier, cette monnaie peut être un enjeu de souveraineté. Via l'éco, plusieurs pays, notamment les anciennes colonies, pourraient de se détacher de l'Europe, et tout particulièrement de la France. En effet, le franc CFA, toujours en place dans huit États de la Cédéao, est indexé sur l'euro. Une dépendance qui est régulièrement critiquée dans les pays concernés.