Des députés algériens ont présenté au Parlement cette semaine un projet de loi visant à criminaliser toutes les transactions économiques et commerciales entre les entreprises algériennes et les entreprises étrangères ayant des liens avec Israël.
Alors que le conflit israélo-palestinien divise les acteurs du monde international, le Parlement algérien souhaite activer tous les mécanismes de boycott économique contre Israël. Lundi 11 novembre dernier, un groupe composé d’une soixantaine de députés algériens a soumis au Parlement un projet de loi qui comprend l’interdiction de toute normalisation ou transaction commerciale et économique entre les entreprises algériennes publiques et privées et les entreprises étrangères qui «financent Israël», a indiqué le site d’information panarabe Al-Araby Al-Jadeed.
Abdessalam Bashagha, l’un des députés à l’origine de la proposition de loi, a indiqué à nos confrères que le projet de loi avait été finalisé et que les signatures nécessaires avaient été recueillies pour soumettre une proposition parlementaire. «La loi vise à renforcer la position officielle de l’État algérien qui rejette toute relation économique ou commerciale, sous quelque forme et sous quelque nom que ce soit, avec "l’entité sioniste"», a-t-il précisé.
Les contrevenants passibles de peines d'emprisonnement
Si aucune entreprise israélienne n’opère actuellement en Algérie, le projet de loi vise à introduire des réglementations strictes pour combler les lacunes juridiques et empêcher les produits ou les partenariats israéliens de s’implanter sur le marché algérien.
Le même texte prévoit «des peines d’emprisonnement de dix à vingt ans pour toute personne qui effectue des transactions ou des relations avec des (…) agents d’Israël, soit directement, soit par l’intermédiaire d’un agent de l’État d’Israël», a noté Al-Araby Al-Jadeed.
Les deux seules entreprises opérant en Algérie répertoriées par le mouvement palestiniens intitulé Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) sont Carrefour et AXA, en raison de «leurs liens avérés avec des entreprises israéliennes», a indiqué le site d’information panarabe The New Arab.
Une coentreprise lie la multinationale française AXA au Fonds national d’investissement (FNI) détenu par l’État algérien, tandis que Carrefour opère en Algérie grâce à une alliance avec la société d’investissement algéro-saoudienne Asicom détenue conjointement par des fonds publics algérien et saoudien, a indiqué Courrier-international, qui a rappelé qu’en avril dernier, quelques jours après son ouverture, le premier restaurant KFC en Algérie avait dû fermer ses portes à la suite de fortes contestations populaires.
Malgré cette proposition de loi, depuis le déclenchement de la guerre entre le groupe terroriste du Hamas et l’armée israélienne, The New Arab a soutenu que le gouvernement algérien n’autorisait pas la tenue de manifestations sur son territoire, y compris en soutien aux civils de Gaza.