En réponse à l'attaque chimique de Douma menée par le régime de Bachar al-Assad le 7 avril dernier, les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont mené des frappes ciblées contre la Syrie dans la nuit de vendredi à samedi.
Après cette opération militaire «limitée» qui a visé trois sites liés au programme d'armement chimique syrien sans faire de victimes, selon les Occidentaux, la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni entendent relancer la diplomatie. Ils ont remis samedi soir à leurs 12 partenaires du Conseil un nouveau projet de résolution sur la Syrie qui devrait être discuté à partir de lundi, selon des diplomates.
Le texte comprend plusieurs facettes - chimique, humanitaire et politique -, incluant la création d'un nouveau mécanisme d'enquête sur l'emploi d'armes chimiques, selon le texte obtenu par l'AFP.
Dans le domaine chimique, le document «condamne dans les termes les plus forts tout recours aux armes chimiques en Syrie, en particulier l'attaque du 7 avril à Douma». Il prévoit de créer «un mécanisme indépendant» d'enquête et d'attribution des responsabilités «basé sur des principes d'impartialité et de professionnalisme».
Il demande aussi à la Syrie de coopérer pleinement avec l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) dont une mission se trouve en Syrie pour réunir des éléments sur cette attaque chimique présumée qui aurait fait au moins 40 morts à Douma, selon des secouristes sur place.
Rejet de la résolution russe
Le projet de résolution de la France, des Etats-Unis et du Royaume-Uni «exige des autorités syriennes qu'elles s'engagent dans des négociations inter-syriennes de bonne foi, de manière constructive et sans préconditions» en application des dernières discussions menées à Genève le 3 mars, restées au point mort.
Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a annoncé ce samedi que la France allait prendre des initiatives diplomatiques «dès lundi» à l'ONU pour tenter d'avancer vers un règlement de la crise syrienne.
De son côté, la Russie, qui comme Damas nie l'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien, a échoué à faire adopter, samedi, par le Conseil de sécurité de l'ONU une résolution condamnant ces frappes. Moscou n'a pas recueilli pas les 9 voix nécessaires à son approbation.
La Russie, la Bolivie et la Chine ont voté pour le texte, huit pays ont voté contre et quatre se sont abstenus. Le projet de texte, de cinq paragraphes, faisait part d'une «grande inquiétude» face à «l'agression» contre un Etat souverain, qui viole, selon Moscou, «le droit international et la Charte des Nations unies».