Suite aux frappes menées par la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, de nombreux dirigeants se sont exprimés. Plusieurs ont affiché leur soutien à cette opération militaire.
Berlin, qui avait refusé toute action en Syrie ce jeudi 12 avril, a apporté son «soutien» à une «intervention militaire nécessaire et appropriée» ce samedi, par le biais de sa chancelière Angela Merkel. L'Espagne, a pour sa part salué «une réponse légitime et proportionnée» aux «atrocités» de l'attaque chimique présumée du 7 avril. «Une attaque à l'aide d'armes chimiques est un crime contre l'humanité», a ajouté le président du gouvernement Mariano Rajoy.
De l'autre côté de l'Atlantique, au Canada, le Premier ministre Justin Trudeau a déclaré qu'il approuvait «la décision des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la France de prendre des mesures pour diminuer la capacité du régime Assad de lancer des attaques par armes chimiques contre ses propres citoyens».
Le Canada appuie la décision des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France d'agir contre la capacité du régime Assad de lancer des attaques à l'arme chimique. Déclaration : https://t.co/9iJQqSM677
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) 14 avril 2018
La Turquie tourne le dos à la Russie et l'Iran
Au Moyen-Orient, Israël, qui entretient des relations tendues avec la Syrie suite à de multiples incidents frontaliers, a estimé que ces frappes étaient justifiées : «L'an dernier, le président américain Donald Trump a fait savoir que l'utilisation d'armes chimiques reviendrait à franchir une ligne rouge», a expliqué un responsable. «Cette nuit sous la direction américaine, les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont agi en conséquence. La Syrie continue ses actions meurtrières».
Une position confirmée par les déclarations du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu : «Il y a un an j'ai affirmé qu'Israël apportait un soutien total à la décision du président Donald Trump de se mobiliser contre l'usage et la dissémination d'armes chimiques», a affirmé M. Netanyahu dans un communiqué, assurant que le soutien de son pays resté «inchangé».
Quant à la Turquie, qui s'était pourtant alliée à la Russie et l'Iran dans le cadre du conflit syrien, elle a jugé ces frappes occidentales «appropriées». «Nous saluons cette opération qui exprime la conscience de l'humanité toute entière face à l'attaque de Douma que tout porte à attribuer au régime», a écrit le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavusoglu.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a également salué les frappes menées en Syrie cette nuit, estimant qu’il s’agit d’une réponse «appropriée» aux «attaques inhumaines» menées par le régime de Damas.
Une «opportunité pour le terrorisme» selon Bagdad
A l'inverse, et sans surprise, le régime syrien, la Russie et l'Iran ont condamné cette opération occidentale. Ce samedi 14 avril, Damas a dénoncé une «violation flagrante» du droit international, tandis que son allié russe a ajouté, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, que la Syrie, qui résistait à «une agression terroriste» pendant des années, subissait cette opération militaire alors qu'elle avait «une chance d'avoir un avenir pacifique».
L'Iran, qui est engagée dans la guerre civile syrienne depuis son commencement, en 2011, a quant à elle condamné «fermement» ces attaques, mettant en garde contre d'éventuelles «conséquences régionales». «Les Etats-Unis et leurs alliés, sans aucune preuve et avant même une prise de position de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) ont menée cette action militaire [...] contre la Syrie et sont responsables des conséquences régionales de cette action aventuriste», a averti le porte-parole du ministère des Affaires.
Le ministère irakien des Affaires étrangères estime pour sa part que ces frappes occidentales en Syrie «offrent au terrorisme une opportunité de se développer après avoir été détruit en Irak et largement repoussé en Syrie». Ces frappes sont un développement «très dangereux» dont les «conséquences menacent la sécurité et la stabilité de la région», a prévenu dans un communiqué le porte-parole du ministère, Ahmed Mahjoub.
L'Equateur dénonce une nouvelle opération américaine
Sur Twitter, le président de l'Equateur Evo Morales a également «condamné énergiquement» ces frappes : «Avec la force de la dignité, la défense de la paix, des peuples du monde, nous condamnons énergiquement l'attaque démente de Trump contre le peuple frère de Syrie», a-t-il déclaré. «Hier, ils avaient inventé la présence l'armes de destruction massive imaginaires pour envahir l'Irak, aujourd'hui ils lancent leurs missiles sous le même prétexte», a-t-il ajouté dans son tweet.
Con la fuerza de la dignidad, la defensa de la paz, de los pueblos del mundo, condenamos enérgicamente el ataque desquiciado de Trump contra el hermano pueblo de Siria. Ayer, inventaron irreales armas de destrucción masiva para invadir Irak, hoy lanzan misiles con excusa parecida
— Evo Morales Ayma (@evoespueblo) 14 avril 2018