Figure de la mouvance jihadiste, la Française Emilie König a été arrêtée en Syrie, où elle est depuis détenue dans un camp par les forces kurdes. Par la voie de son avocat, elle demande à être rapatriée pour être jugée en France.
Elle «se tient à la disposition de la justice [...] dans un esprit de coopération», a ainsi indiqué l'avocat Bruno Vinay, appelant les autorités françaises et kurdes à «faciliter l'exécution de son mandat d'arrêt». Emilie König est en effet réclamée par la justice française depuis 2015 dans le cadre de l'enquête liée à la filière jihadiste de Nîmes.
La trentenaire est «la mère de trois enfants français» et «tout doit être mis en oeuvre pour faciliter leur rapatriement, conformément aux engagements internationaux de la France», a également souligné l'avocat.
Le mois dernier, la jeune femme avait déjà demandé son rapatriement au ministère des Affaires étrangères mais cela lui avait été refusé, selon son avocat, au motif que la France n'est plus représentée en Syrie depuis 2012. Selon Bruno Vinay, la justice française est pourtant «bien légitime à la juger dès lors que, de l'aveu même du ministre des Affaires étrangères, il n'existe pas sur son lieu de détention d'autorités identifiées pour le faire». Le camp où se trouve Emilie König, comme de nombreuses autres jihadistes arrêtés récemment, est en effet géré par les forces kurdes, qui n'ont pas d'Etat reconnu et ne disposent donc pas d'un système judiciaire.
Le sort de ces jihadistes français détenus en Syrie et en Irak, ainsi que leurs enfants, reste à ce jour toujours inconnu. En novembre dernier, Emmanuel Macron avait indiqué que les dossiers seraient examinés «au cas par cas». L'avocat d'Emilie König dit ainsi redouter une «politique arbitraire» de sélection de «jihadistes rapatriables».
Rôle important au sein de Daesh
Emilie Köning a rejoint Daesh en Syrie en 2012, où elle a joué un rôle important de recruteuse pour le groupe terroriste. En 2014, elle avait été placée par l'ONU sur la liste noire des combattants les plus dangereux.