Un petit accessoire qui fait de gros dégâts. Si l'auteur du massacre de Las Vegas a pu faire autant de victimes, c'est notamment parce qu'il avait modifié ses armes avec un «bump stock».
Alors que les armes automatiques sont interdites aux Etats-Unis depuis les années 1980, il est possible – et facile – de convertir des semi-automatiques (comme le célèbre AK-47), largement disponibles chez les vendeurs spécialisés américains. Pour 40 dollars, un petit dispositif permet ainsi de tirer avec une fréquence beaucoup plus soutenue qu'avec le doigt.
Et pour seulement 99 dollars, on peut transformer une arme semi-automatique grâce à un autre mécanisme, dit «bump stock», qui permet de tirer en continu jusqu'à ce que le chargeur soit vide. Le dispositif est parfaitement légal, et même vendu accompagné d'un certificat de l'agence fédérale ATF (Bureau of Alcohol, Tobacco and Firearms).
Neufs coups de feu par seconde
Concrètement, le «bump stock» est une crosse amovible qui, en utilisant l'énergie du recul de l'arme et par un effet de pompe, réenclenche les balles sans que le doigt du tireur ne relâche la détente. Douze des fusils retrouvés à Las Vegas dans la suite hôtelière de Stephen Paddock étaient équipés d'un tel système. D'après les enquêteurs, l'assaillant a donc pu tirer sur les spectateurs avec une cadence de 90 coups sur 10 secondes.
Or, si cet accessoire simule bien un tir automatique, dans les faits il ne modifie pas l'arme pour qu'elle tire automatiquement. Ce qui le rend légal selon la loi fédérale actuelle... mais plus pour longtemps ? Cette nouvelle tuerie de masse, la plus meurtrière jamais perpétrée sur le sol américain depuis deux décennies, a relancé le débat autour de l'encadrement des armes à feu. Les démocrates ont notamment appellé à l'interdiction des dispositifs «bump stock».
Si Donald Trump demeure réticent à prendre position, même les parlementaires républicains se sont dits prêts à discuter d'une interdiction de ces mécanismes. Tout comme la National Rifle Association, habituellement pourfendeur de toute nouvelle législation en la matière : la plus grande organisation du lobby des armes à feu s'est dit favorable à un «contrôle renforcé» des dispositifs. On en reste, pour l'heure, au stade du débat.