L'armée syrienne a accusé Israël d'avoir mené jeudi des frappes aériennes contre l'une de ses infrastructures faisant deux morts, une attaque ayant pu viser un site utilisé par le régime pour produire des armes chimiques.
Israël n'a ni confirmé ni démenti ces frappes en territoire syrien voisin, mais son ministre de la Défense Avigdor Lieberman a lancé un avertissement voilé à la Syrie et à l'Iran, pays allié du régime syrien et ennemi juré de l'Etat hébreu. «Nous sommes déterminés à empêcher nos ennemis de porter atteinte, ou même de créer une occasion pour porter atteinte, à la sécurité des citoyens d'Israël", a-t-il dit. «Nous ferons tout pour empêcher l'existence d'un corridor chiite de Téhéran à Damas».
Depuis le début en 2011 du conflit en Syrie, Israël a mené plusieurs raids contre l'armée syrienne et le Hezbollah libanais qui combat à ses côtés les rebelles et les jihadistes.
Gaz sarin
Le site pris pour cible avant l'aube, situé dans l'ouest syrien, au nord de la localité de Mesyaf, serait utilisé par l'Iran et le Hezbollah, un mouvement pro-iranien. La frappe a touché un camp d'entraînement et une branche du Centre de recherches et d'études scientifiques de Syrie (SSRC). Cet organisme est accusé par Washington et d'ex-responsables israéliens d'aider à développer du gaz sarin, une arme qui selon l'ONU a été utilisée pour une attaque meurtrière sur la ville syrienne de Khan Cheikhoun (ouest) en avril.
Le régime a qualifié de «mensonges» les accusations de recours à l'arme chimique à Khan Cheikhoun, et l'armée syrienne n'a pas fait mention du SSRC dans son communiqué sur les raids de jeudi.