Un but inscrit dans le temps additionnel face à l’Iran permet à la Syrie, pays en guerre depuis plus de six ans, de garder un espoir de se qualifier pour la Coupe du Monde 2018. Il faudra passer par les barrages.
Son retour en sélection était espéré, attendu par tout un peuple. En égalisant dans les dernières secondes du match face à l’Iran (2-2), Omar al-Soma (28 ans), le «Zlatan arabe» a permis à la sélection syrienne et à toute la population de continuer à rêver à une qualification pour une première Coupe du Monde de l'histoire du pays.
Ce point du match nul permet ainsi à la Syrie de devancer l’Ouzbékistan à la différence de but et ainsi de terminer troisième de son groupe (derrière l’Iran et la Corée du Sud).
Syrian commentator breaks into tears after Omar Al-Somah's historic goal against Iran. Wow #IranSyria #Syria #soccer #WorldCupQualifier pic.twitter.com/n2akOeGNhW
— Faizz (@fzc77) 5 septembre 2017
En octobre, la Syrie affrontera donc l’Australie dans une confrontation aller-retour. En cas de succès, l’équipe entraînée par Ayman Hakeem devra faire face à un dernier obstacle sur la route de la Russie, un dernier barrage intercontinental face au quatrième de la zone Concacaf.
WE CAN DO IT #RoadToRussia #IranSyria pic.twitter.com/iGphlsEAL8
— عبدالله (@AF7Abdullah) 4 septembre 2017
Un parcours loin d’être simple, et une qualification qui n’est pas encore acquise, mais l’épopée de la sélection nationale permet à la population syrienne d’oublier un quotidien qui, depuis plus de six ans, ne laisse que peu de place aux émotions sportives.
«L'équipe représente toute la Syrie»
Depuis hier soir, et cet exploit, une onde de joie semble avoir donné un second souffle à une population marquée par des années de guerre. «Je ne peux pas décrire mon bonheur (...) J'espère que la Syrie va retrouver la paix !», s'exclame Lara Hanna, Syrienne de 35 ans, qui a suivi le match dans un café de la capitale, Damas, avec son mari et sa fille et citée par l’AFP.
Plus à l'est, dans le bastion rebelle de la Ghouta, un groupe de supporters s'est rassemblé dans une ferme pour regarder le match. «Bien sûr que nous voulions la victoire de l'équipe nationale» même si le pays est divisé entre «opposition et régime», confie Abou Badr, 30 ans. «L'équipe représente toute la Syrie et nous espérons qu'elle va remporter les matches de barrage et se qualifier pour le mondial», ajoute-t-il. «Une qualification représenterait un immense bonheur pour toute la Syrie», poursuit-il.
Syria secure their place in the AFC World Cup qualifying play-off with a last minute equaliser vs. Iran.#IranSyria #Iran #Syria pic.twitter.com/p5kdlcVKBc
— NamasteToIndia (@NamasteToIndia) 5 septembre 2017
Cette performance a le mérite de ressouder une population divisée entre soutien au régime de Bachar al-Assad et adhésion à la rébellion depuis de trop nombreuses années. Omar Hajj Hamdan, 21 ans, qui a regardé le match avec ses amis chez un glacier se réjouit de cette communion. «Il n'y a pas de liens entre la politique et le sport. C'est faux de dire qu'on ne peut pas soutenir notre équipe nationale parce qu'elle représente le régime. L'équipe nationale joue pour la Syrie, elle n'appartient pas à Bachar».
Dans le stade Al-Jalaa, à Damas, plus de 3.000 personnes se sont rassemblées mardi soir pour célébrer le résultat, beaucoup arborant les couleurs rouge et blanche de l'équipe nationale et criant «Syrie, Syrie». Des centaines de fans qui avaient regardé le match sur la place des Omeyyades dans le centre de la capitale ont aussi laissé exploser leur joie comme l'étudiant Amjad al-Hariri : «la plus belle chose est de voir la Syrie unie qui réussit».