Un test mis en place en Angleterre prône une révolution dans les couloirs du métro. Car contrairement à ce que l'on pourrait croire, rester immobile dans les escaliers roulants permettrait... de gagner du temps.
Aucune loi ne l'explicite clairement, mais quiconque a déjà pris les transports en commun dans n'importe quelle métropole mondiale l'applique. En se présentant face à un escalator, chaque passager a le choix. S'il est fatigué, chargé de paquets ou d'un naturel contemplatif, il se mettra à droite et attendra la fin de la montée (ou de la descente) pour se remettre en marche. Au contraire, s'il est en retard pour aller au bureau ou aime faire de l'exercice, il se placera sur la file de gauche, et grimpera les marches en parallèle de l'avancement de l'escalator. Le but : gagner du temps.
Mais la théorie du Transport of London (TfL), l'équivalent londonien de la RATP, remet totalement en cause cette habitude planétaire. Car le test mené durant trois semaines à la station d'Holborn, sur un escalator de 23 mètres de long, est sans appel. Les passagers ont été incités par les employés des lieux à ne pas marcher sur l'escalator. Résultat : entre 8h30 et 9h30, 16 220 personnes sont passées avec ce système, contre 12 745 en temps normal, quand les "pressés" ont leur file de gauche réservée.
L'explication de ce phénomène est simple. Les passagers, s'ils restent immobiles, prennent moins de places et peuvent donc se placer tout le long de la file de gauche. Il est donc possible d'en transporter davantage à la fois : environ 112 par minute, contre 81 avec le mouvement.
Interesting graphic from @guardian on how @TfL can cut escalator bottlenecks by asking people to stand on both sides pic.twitter.com/SYhz3xmsK1
— Lee Graham (@leepg) 17 Janvier 2016
Conséquence : le rendement de l'escalator s'améliore, fluidifiant le flot de passagers. Et donc le gain de temps général. Reste un paramètre qui risque de poser problème : comment faire comprendre aux "pressés" qu'il ne sert à rien de courir...