Plusieurs membres du gouvernement et du clergé irlandais ont demandé à ce que l'enquête sur les institutions catholiques du pays soit étendue aux vaccins expérimentaux auxquels auraient été soumis des enfants-cobayes il y a plusieurs décennies.
Ces appels font suite à l'émotion suscitée par les révélations sur l'inhumation secrète dans une fosse commune d'environ 800 enfants de mères célibataires hébergées par des soeurs du Bon Secours entre 1925 et 1961.
Le Premier ministre Enda Kenny a ordonné dans la foulée une enquête gouvernementale préliminaire pour découvrir "la dimension de cette affaire" et déterminer "si d'autres cas dans le pays méritent qu'on s'y intéresse".
Plusieurs voix -- dont celle de l'archevêque de Dublin, Diarmuid Martin, et celle de la secrétaire d'Etat à la Santé, Kathleen Lynch -- se sont prononcées depuis pour l'ouverture d'une enquête judiciaire élargie qui se pencherait également sur l'affaire des vaccins. Celle-ci avait déjà fait l'objet de plusieurs enquêtes dans les années 2000 qui avaient été invalidées par la Cour suprême irlandaise.
Lundi, la radio Newstalk a rapporté le cas de 80 enfants tombés malades après qu'on leur eut administré par erreur des vaccins pour bétail dans des institutions spécialisées, au milieu des années 70.
"Le médecin arrivait en demandant s'il pouvait faire des expériences mais il ne pouvait le faire sans l'autorisation de la mère", a témoigné sur Newstalk, la soeur Sarto, du foyer de Bessborough situé dans le comté de Cork, qui est une des institution visées par l'enquête gouvernementale.
Le géant pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK) a découvert ces expériences après sa fusion avec le laboratoire impliqué il y a plus de 20 ans. Interrogé par l'AFP, GSK s'est dit prêt à "coopérer pleinement" dans le cadre d'une enquête.
Dans les années 2000, le groupe avait déjà fourni des informations dans le cadre d'une enquête qui avait duré plus de dix ans sur la maltraitance des enfants dans les institutions irlandaises.