L'organisation Human rights Watch (HRW) révèle ce vendredi 17 mai avoir découvert des preuves d'actes de tortures dans les locaux des services de sécurité du régime syrien de la ville de Raqa.
Depuis le début du conflit syrien, de nombreuses personnes avaient témoigné de la pratique de la torture par le régime. L'organisation Human rights Watch affirme aujourd'hui détenir des preuves recueillies dans la ville de Raqa (nord).
"Les documents, cellules, salles d'interrogatoire et outils de tortures que nous avons vus dans les locaux des services de sécurité du gouvernement correspondent aux tortures évoquées par d'anciens détenus depuis le début du soulèvement en Syrie", explique Nadim Houry, un responsable de l'organisation.
Lama Fakih, enquêtrice d'Human rights Watch qui a notamment interrogé nombre d'anciens détenus, souligne l'importance de détenir de telles preuves : "Se retrouver au cœur même des locaux rend les choses beaucoup plus réelles". "Nous savons que des gens continuent à subir de telles pratiques", a-t-elle ajouté.
Protéger les preuves pour la justice
Parmi les outils de tortures retrouvés à Raqa figure notamment le "bsat al-reeh", souvent cruciforme, utilisé selon d'anciens détenus "pour immobiliser et étirer à l'extrême ou tordre des membres".
HRW a également recueilli le témoignage d'un ancien détenu, racontant que son frère et lui avaient été torturés "à tour de rôle". "Ils ont commencé à le torturer avec de l'électricité pendant trois, quatre heures, puis ils l'ont jeté dans une cellule d'isolement". "Ils voulaient que je leur dise qui venait manifester avec moi. Et ils me faisaient entendre les cris de mon frère. C'était plus que d'être battu", explique cet homme de 24 ans.
En outre, l'organisation appelle les opposants au régime qui contrôlent la ville de protéger les autres éventuelles preuves de tortures et de détentions arbitraires par le gouvernement. "La destruction ou la manipulation malheureuse de ces documents et éléments affaibliront la possibilité que ceux qui sont responsables de crimes si graves soient un jour traduits en justice", souligne Nadim Houry.
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