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Malouines : référendum sur l'appartenance au Royaume-Uni

Des habitants de Stanley, aux Malouines, lors d'un référendum d'autodétermination, le 10 mars 2013 [Tony Chater / AFP] Des habitants de Stanley, aux Malouines, lors d'un référendum d'autodétermination, le 10 mars 2013 [Tony Chater / AFP]

La seule incertitude dans le référendum d'autodétermination qui s'achevait lundi aux Malouines portait sur l'ampleur du "oui" de la poignée d'habitants qui entendent rester britanniques, sourds aux revendications de souveraineté de l'Argentine qui juge le scrutin nul et non avenu.

Les 1.672 électeurs de cet archipel disputé de l'Atlantique sud étaient appelés aux urnes lundi pour la deuxième et dernière journée de vote, de 10H00 à 18H00 heures locales (13H00-21H00 GMT). Ils devaient dire si oui ou non ils veulent que les Falklands, appellation britannique des Malouines, restent un territoire d'outre-mer du Royaume-Uni.

Les résultats sont attendus vers 22H30 (mardi 01H30 GMT).

Si la plupart des électeurs sont concentrés à Stanley, la capitale, les habitants des zones les plus reculées peuvent voter grâce à des bureaux de vote mobiles, embarqués sur des 4X4, et même par avion.

Le gouvernement local s'est félicité dimanche d'une forte participation lors de la première journée de scrutin, pour lequel la victoire du "oui" ne fait pas de doute.

Le bookmaker britannique Ladbrokes a estimé que le résultat constituait la "plus forte certitude de l'histoire des paris en politique".

Le vote suscitait d'ailleurs peu d'intérêt médiatique au Royaume-Uni, où les journaux ne consacraient que quelques courts articles en pages intérieures à ce référendum qui se déroule à quelque 13.000 km de ses côtes.

Des habitants de Stanley, aux Malouines, lors d'un référendum d'autodétermination, le 10 mars 2013 [Tony Chater / AFP]
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Des habitants de Stanley, aux Malouines, lors d'un référendum d'autodétermination, le 10 mars 2013
 

Si ce scrutin se déroule avec la bénédiction du gouvernement britannique qui contrôle l'archipel depuis 1833, l'Argentine l'a d'emblée disqualifié comme une "tentative britannique de manipulation" et prévenu qu'il "ne mettra pas un terme au différend sur la souveraineté".

Pour Buenos Aires, les "Islanders" constituent une "population implantée" par les Britanniques et ne peuvent revendiquer le droit à l'autodétermination.

"Ce vote est destiné à dire au monde ce que les gens pensent. Peu importe ce que dit l'Argentine, le reste du monde, lui, ne l'ignorera pas", assure Barry Elsby, un député local joint au téléphone dimanche par l'AFP alors qu'il faisait la queue sous la pluie pour voter.

"Je suis très fier de ce que nous faisons aujourd'hui", a ajouté ce médecin de 57 ans d'origine galloise, arrivé aux Malouines en 1990.

Alors que le comité spécial de l'ONU sur la décolonisation demande l'ouverture de négociations britanno-argentines pour régler ce contentieux, les "Islanders" espèrent que ce référendum fera avancer leur cause.

Dans la capitale de l'archipel, les maisons et les magasins étaient pavoisés avec le drapeau du Royaume-Uni et celui des Falklands, qui comporte le blason des îles: un mouton, au-dessus d'une caravelle, avec la devise "Desire the Right".

En 2012, le 30e anniversaire de la guerre qui a opposé le Royaume-Uni et l'Argentine à propos de ces îles, faisant plus de 900 morts, a suscité un regain de tensions entre les deux pays.

La découverte de gisements de pétrole à la fin des années 1990 n'a fait qu'aiguiser l'intérêt pour cet archipel battu par les vents peuplé de 2.500 habitants et 500.000 moutons, où sont stationnés 1.300 militaires.

Des observateurs internationaux, venus notamment d'Amérique latine, sont sur place pour s'assurer du bon déroulement du scrutin, qui a attiré aussi une trentaine de journalistes du monde entier sur "l'archipel de la discorde".

La représentante du gouvernement des Falklands au Royaume-Uni, Sukey Cameron, a suggéré que ce territoire d'outre-mer pourrait devenir indépendant un jour.

"Cela pourrait arriver dans 50, 70, 100 ans mais pour l'instant nous sommes très satisfaits de notre relation avec le Royaume-Uni", a-t-elle dit dimanche à Sky News. "Il est possible que quelques personnes sur l'île votent +non+ mais cela n'équivaut pas nécessairement à dire +oui+ à l'Argentine", selon elle.

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