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Le typhon Bopha fait près de 500 morts aux Philippines

Des habitants de New Bataan essaient d'identifier les corps des victimes du typhon Bopha, le 5 décembre 2012 aux Philippines [Ted Aljibe / AFP] Des habitants de New Bataan essaient d'identifier les corps des victimes du typhon Bopha, le 5 décembre 2012 aux Philippines [Ted Aljibe / AFP]

Le typhon qui a dévasté le sud des Philippines risque d'être l'un des plus meurtriers de ces dernières années dans l'archipel, les autorités faisant état jeudi de quelque 500 morts et près de 400 disparus alors que 200.000 personnes étaient à la rue.

Bopha, le plus puissant typhon observé en 2012 aux Philippines avec des vents dépassant 200 km à l'heure, a traversé dans la nuit de mardi à mercredi l'île méridionale de Mindanao, balayant et noyant sous des trombes d'eau une bande de terre large de 700 km.

Les secours avaient récupéré au moins 475 cadavres jeudi: 258 sur la côte est et 191 près des localités de New Bataan et Monkayo, une région de petites mines d'or clandestines, dans les montagnes, exposée aux glissements de terrain, a indiqué le général chargé de diriger les secours, Ariel Bernardo.

Le Bureau de la sécurité civile à Manille a précisé que 17 autres personnes avaient été tuées ailleurs à Mindanao et neuf sur d'autres îles.

Des sauveteurs évacuent des habitants de New Bataan, lors du passage du typhon Bopha, le 5 décembre 2012 aux Philippines [Ted Aljibe / AFP]
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Des sauveteurs évacuent des habitants de New Bataan, lors du passage du typhon Bopha, le 5 décembre 2012 aux Philippines
 

Erinea Cantilla et sa famille ont marché nu-pieds pendant deux jours, dans l'eau boueuse et les débris, en quête de nourriture et d'un refuge après la destruction de leur maison et de leur exploitation de banane et de cacao, non loin de New Bataan.

"Tout ce que nous possédions est perdu. Les seuls habitants qui sont restés sur place, ce sont les morts", a-t-elle témoigné auprès de l'AFP aux portes de la ville avec son mari, leurs trois enfants et une petite-fille.

La priorité du gouvernement jeudi était de rechercher les 377 personnes disparues et de construire des abris temporaires pour les 179.000 habitants privés de toit, a indiqué le chef de la sécurité civile Benito Ramos.

Craintes d'épidémies

Des habitants d'Andap traversent une route détruite par le passage du typhon Bopha, le 5 décembre 2012 aux Philippines [Ted Aljibe / AFP]
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Des habitants d'Andap traversent une route détruite par le passage du typhon Bopha, le 5 décembre 2012 aux Philippines
 

"Il n'y aura pas de limite dans le temps. Cela prendra le temps que ça prendra", a-t-il déclaré aux journalistes, qui lui demandaient combien de temps dureraient les recherches.

Des rescapés fouillaient jeudi matin les décombres de leurs maisons pour tenter de récupérer ce qui pouvait l'être. D'autres recherchaient des proches disparus, examinant les corps recouverts de boue et alignés sur des bâches.

"Dans une semaine, je suis sûr que l'odeur de la mort forcera les survivants à fuir la ville", se désolait Francisco Macalipay, un soldat participant aux opérations de secours.

Les housses mortuaires manquent cruellement. Avec l'humidité et la décomposition des corps, les autorités, fortement ralenties par l'impraticabilité des routes et l'effondrement des ponts, craignaient l'apparition d'épidémies.

Le gouvernement a demandé l'aide de l'Organisation internationale des migrations, basée en Suisse, pour la construction d'abris provisoires destinés aux rescapés, a indiqué la ministre aux Affaires sociales Corazon Soliman.

La présidence des Philippines a envoyé des navires chargés de nourriture et d'équipements d'urgence pour les 150.000 personnes de la côte est de Mindanao, où trois villes restaient coupées du monde.

La plupart des victimes du typhon sur Mindanao étaient des migrants très pauvres, attirés dans des villes telles que New Bataan et Monkayo, dans les montagnes, pour travailler dans des petites mines d'or, dépourvues de toute sécurité.

A elles seules, ces deux villes comptent la moitié des morts causés par Bopha, selon le Bureau de la sécurité civile.

Le gouvernement avait interdit la construction de logements sur plusieurs de ces sites, jugés trop dangereux, mais les autorités locales continuent d'émettre des permis de creuser et se sont avérées incapables de mettre fin à l'expansion des communautés, a déploré à la télévision le secrétaire à l'Environnement Ramon Paje.

Les Philippines subissent une vingtaine de tempêtes ou typhons majeurs chaque année, survenant pour la plupart pendant la saison des pluies entre juin et octobre. Bopha est le 16e cette année.

En 2011, 29 typhons avaient causé la mort de 1.500 personnes, dont 1.200 à Mindanao après le passage de la tempête tropicale Washi.

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