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Catastrophes naturelles : pourquoi le fonds Barnier fait-il polémique ?

Jeudi, des inondations d'une ampleur exceptionnelle ont frappé le centre-est de la France, notamment à Limony, en Ardèche. [Fabrice GHIOTTI / Securite Civile / AFP]

Alors que la France est frappée par des inondations d'ampleur, le fonds Barnier, créé en 1995 et dédié à la prévention des catastrophes naturelles, n'a pas été revalorisé dans le budget 2025. Un choix qui fait polémique.

C'est un point de crispation majeur du budget 2025 : les moyens du fonds Barnier, qui finance les mesures de prévention contre les catastrophes naturelles, ne sont pas augmentés. Ce, au moment même où la France est touché par de fortes inondations, notamment dans le centre-est.

Non seulement le risque lié à ces phénomènes est plus élevé mais la surprime «cat nat» sur les contrats d'assurance, qui finance le régime des catastrophes naturelles et le fonds Barnier, doit augmenter de 12 à 20% à partir de 2025. Depuis 1982, cette extension de garantie obligatoire est systématiquement adossé au contrat d'assurance habitation et véhicule de l'assuré.

Cette hausse de la surprime n'est donc pas répercutée sur le fonds qu'elle finance dans le budget 2025, ce que Florence Lustman, présidente de France Assureurs, juge inacceptable. «L'abondement sur le fonds Barnier, qui est un pourcentage de cette prime catastrophe naturelle, devrait lui aussi augmenter mécaniquement», a-t-elle fustigé. 

Invitée sur franceinfo dimanche 20 octobre, elle a dénoncé une situation «insupportable» et appelé à l'arrêt du «hold-up» sur le fonds Barnier. «Si on fait un calcul global», le fonds devrait atteindre «à peu près 450 millions d'euros pour 2025», a-t-elle avancé. Or, «aujourd'hui, on ne retrouve que la moitié, 220-225 millions d'euros».

Ce fonds, créé en 1995, porte le nom de l'actuel Premier ministre, à l'époque ministre de l'Environnement d'Edouard Balladur. Il permet d'indemniser les personnes lésées par les risques naturels majeurs, notamment celles qui se retrouvent expropriées ou dont le logement est détruit par précaution.

700 opérations de prévention chaque année

Ces dernières années, la dotation a été étendue aux travaux visant à réduire la vulnérabilité de bâtiments particulièrement exposés aux risques. D'après les informations du Progrès, en moyenne 700 opérations de prévention ont été réalisées chaque année entre 2009 et 2020 et l'enveloppe allouée s'élève à 200 millions d'euros annuels depuis 2021.

Jeudi, des inondations d'une ampleur exceptionnelle ont frappé le centre-est de la France, notamment le Rhône, la Loire, la Haute-Loire, l'Ardèche, la Lozère et les Alpes-Maritimes. Avant cela, la semaine dernière, la dépression Kirk avait déjà provoqué des crues dans l'Eure-et-Loir et la Seine-et-Marne.

Florence Lustman a dit espérer que «cette succession d'événements exceptionnels» puisse permettre de convaincre «à la fois le gouvernement et les députés» de revaloriser le fonds Barnier.

Auprès du Progrès, le ministère de la Transition écologique a assuré avoir demandé «une enveloppe de 150 millions d'euros» dans le cadre du Plan national d'adaptation au changement climatique. Elle doit, si elle est accordée, permettre de «renforcer le fonds Barnier» et de «déployer de nouveaux outils de prévention, en particulier face aux risques d'inondation et au retrait-gonflement des argiles».

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