Les autorités syriennes nient être responsables des bombardements meurtriers à Houla, située dans la province de Homs, au centre de la Syrie.
"Nous réfutons totalement toute responsabilité gouvernementale dans ce massacre terroriste qui a visé les habitants", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères syrien, Jihad Makdissi.
Les autorités syriennes ont annoncé la création d'une commission d'enquête conjointe de l'armée et de la justice sur ces violences. La commission doit publier ses résultats dans trois jours.
Cette attaque sur Houla, qui s’est déroulée de vendredi à samedi, est la plus meurtrière depuis l'entrée en vigueur, le 12 avril, du cessez-le-feu prévu dans le cadre du plan Annan. Les bombardements perpétrés par l’armée syrienne, selon l’opposition, ont entrainé la mort d'une centaine de personnes dont plus de 32 enfants.
La communauté internationale condamne se massacre
Dès hier, la communauté internationale a réagi à ce massacre, en indiquant son indignation.
L'émissaire international Kofi Annan au côté du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon a dénoncé cette "violation flagrante du droit international et des engagements pris par le gouvernement syrien de cesser son recours aux armes lourdes".
Londres a appelé à "une réponse internationale forte" et à une réunion d'urgence du Conseil de sécurité "dans les prochains jours". Le chargé d'affaires syrien est convoqué lundi au ministère britannique des Affaires étrangères.
De son côté Paris a entamé des contacts pour réunir le "Groupe des pays amis du peuple syrien".
Le Président actuel de la Ligue arabe, le Koweït veut convoquer une réunion d'urgence de l'organisation sur la Syrie "en vue de prendre les mesures destinées à mettre fin à l'oppression du peuple syrien".
Mais pour autant, aucune mesure concrète n’a été prise, avivant la colère de la population face à l'incapacité des grandes puissances à mettre fin à ce conflit.
Des habitants exaspérés ont pris à témoin des observateurs de l'ONU qui se sont rendus samedi à Houla."On nous tue et le monde reste les bras croisés », s'écriait un homme.
Kofi Annan attendu en Syrie
Kofi Annan est attendu à Damas lundi, selon le ministère syrien des Affaires étrangères. Le porte-parole de M. Annan à Genève n'a toutefois pas confirmé cette visite.
S’il se rend dans ce pays, il s’agirait de la deuxième visite en Syrie en trois mois de mandat du médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe. Après sa première visite le 10 mars dernier, cet émissaire avait obtenu un engagement du régime et des opposants à respecter un plan de paix prévoyant notamment un cessez-le-feu, un retrait des chars des villes, et l'ouverture d'un dialogue politique.
L'Armée syrienne libre (ASL, rebelles) a prévenu qu'elle ne respecterait plus le plan Annan, constamment ignorée depuis son entrée en vigueur.
Outre les bombardements sur Houla, des blindés de l'armée sont entrés vendredi, pour la première fois depuis le début de la révolte en Syrie, dans les rues d'Alep, deuxième ville du pays, où se déroule ces dernières semaines des manifestations de grandes ampleur contre le régime.
Dimanche, l’armée syrienne continuait de bombarder des villes rebelles dans le centre de la Syrie. De violents combats entre troupes gouvernementales et rebelles secouaient également la ville de Hama (centre) et celle de Harasta près de Damas.
La révolte en Syrie qui dure depuis plus de 14 mois a déjà fait plus de 13.000 morts selon un nouveau bilan de l'OSDH.