Le Canard Enchaîné a été condamné jeudi pour diffamation à l'encontre de l'ancien directeur central du renseignement intérieur Bernard Squarcini, pour avoir affirmé que celui-ci avait piloté des opérations illégales de surveillance de journalistes.
Le directeur de la publication de l'hebdomadaire satirique, Michel Gaillard, et l'auteur de l'article litigieux, Claude Angeli, ont chacun été condamnés à une amende de 800 euros avec sursis.
Ils devront solidairement verser 2.000 euros de dommages et intérêts à Bernard Squarcini, et la même somme au titre des frais de justice.
Dans son édition du 3 novembre 2010, Le Canard affirmait que, "dès qu'un journaliste se livre à une enquête gênante pour lui ou pour les siens", le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy "demande" au patron de la DCRI (contre-espionnage) Bernard Squarcini de "le mettre sous surveillance".
L'hebdomadaire, qui citait des sources anonymes au sein de la DCRI, affirmait qu'"un groupe" avait même été monté à cette fin, composé de "plusieurs anciens policiers des RG" (renseignements généraux), qui "se procurent les factures détaillées du poste fixe et du portable du journaliste à espionner".