Cinq individus, suspectés d’avoir monté une arnaque à la montre de luxe, ont été mis en examen dans le cadre d’une enquête ouverte pour escroquerie en bande organisé, a indiqué la gendarmerie ce samedi 23 novembre dans un communiqué. Le mode opératoire des suspects est assez original.
Dans un communiqué de presse diffusé ce samedi 23 novembre, la gendarmerie nationale a mis en lumière une escroquerie à la montre de luxe montée par des individus originaires des Balkans. Cinq d’entre eux ont été présentés au juge d’instruction du Tribunal judiciaire de Pantoise et mis en examen pour escroquerie en bande organisée.
Parmi ces prévenus, quatre ont été placés en détention provisoire tandis que le dernier a été placé sous contrôle judiciaire. Pour bien comprendre cette affaire, il faut remonter à la fin de l’année 2023.
A l’époque, un vendeur de nationalité vietnamienne avait mandaté son fils, installé en Allemagne, pour vendre une montre de collection de la marque Rolex à des acheteurs dans un hôtel près de l’aéroport de Roissy.
Un duo d’acheteurs, visiblement intéressé par cette montre, ont alors fixé un rendez-vous avec le vendeur. Au cours de celui-ci, les acheteurs ont passé 120.000 euros en espèces au vendeur, une somme qu’ils ont passée dans une compteuse à billets dans le but de conclure la transaction.
Néanmoins, et à l’issue de l’entretien, le vendeur s’est rendu compte que «le sac contenant les billets de banque ne contient que des faux, adroitement dissimulés par le tour de main habile des vendeurs escrocs qui faisaient passer en boucle la même liasse de vrais billets devant le vendeur pendant que le sac, lui, était rempli de faux», a expliqué la gendarmerie.
Une équipe mobilisant des «talents» de divers délinquants à travers l'Europe
C’est ainsi que les gendarmeries de la Section de Recherches de Versailles, prévenus des faits, se sont alors penchés sur le dossier. À l’issue des investigations, ils ont parvenus à «reconstituer le scénario ayant permis cette escroquerie», cette dernière ayant été montée par «une équipe à tiroirs originaire des Balkans capable de mobiliser des "talents" de divers délinquants à travers l'Europe».
Le groupe, composé du duo de faux acheteurs, de rabatteurs spécialisés dans la détection de montres de luxe proposées à la vente, de donneur d’ordres, de faussaire fournisseurs de faux billets et de revendeurs, a été retrouvé.
«Les enquêteurs détectent ainsi que la montre de Roissy a été proposée à la vente en Italie et que les escrocs montés au contact habitaient les Pays-Bas», ajoute la gendarmerie dans son communiqué.
Ainsi, et à compter du mardi 19 novembre, une opération coordonnée par la Section de Recherches de Versailles a été déclenchée, dans plusieurs départements de l’Hexagone, comme dans les Bouches-du-Rhône, en Seine-Saint-Denis, dans le Pas-de-Calais ou encore dans le Nord, mais aussi aux Pays-Bas.
Des saisies assez conséquentes
Plusieurs unités ont également participé à cette opération dont des policiers néerlandais, le Groupe interministériel de recherche de Pontoise, la S.R. de Marseille, l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante et les groupements de gendarmerie du Val-d'Oise, du Pas-de-Calais et du Nord.
De ce fait, grâce à cette opération, 7 personnes, dont 5 hommes et deux femmes tous âgés de 30 à 53 ans, ont été arrêtées et placées en garde à vue. 14 perquisitions ont été menées.
«Les opérations ont permis de saisir 6 Rolex, 4 berlines allemandes, plusieurs dizaines de milliers d’euros en espèces et sur des comptes bancaires, des portefeuilles de crypto monnaies à évaluer, des faux billets, des bouteilles de Champagne et de vins de prestige, une pierre précieuse estimée à 400.000 euros et des cartes Pokémon de collection», a écrit la gendarmerie.
Parmi ces sept personnes, cinq ont été mis en examen pour escroquerie en bande organisée, dont les quatre individus qui ont été placés en détention provisoire.