Une octogénaire, propriétaire d’une maison à Ahetze (Pyrénées-Atlantiques), a vendu son bien à moindre coût afin d’en faire bénéficier des personnes rencontrant des difficultés à se loger, et ainsi ne pas faire mourir l’âme du Pays basque.
Un bel élan de générosité. De son propre aveu, Amélie, une octogénaire habitant au Pays basque n’a «jamais rien fait comme les autres». Ainsi, il y a quelques années, lorsqu’elle reçoit dans sa boîte aux lettres le courrier d’une agence immobilière qui lui explique qu’avec «toute la surface» qu’elle possédait, elle pourrait «gagner plein d’argent», elle décide de prendre le contrepied de cette proposition… en transformant sa maison construite il y a une vingtaine d’années en logement social, rapporte Sud-Ouest.
L’habitante d’Ahetze, âgée de 81 ans, a alors décidé d’agir en faveur des personnes rencontrant des difficultés à se loger, estimant qu’il s’agissait d’un «drame épouvantable».
Plus concrètement, Amélie prend contact avec Philippe Elissalde, le maire de la commune qui la redirige vers Habitat Sud Atlantique (HSA), un bailleur social. «Je ne fais pas de politique, mais on est en train de perdre notre âme au Pays basque», a souligné la généreuse octogénaire.
Sept logements, un cabinet médical...
«Je ne suis en tout cas pas certain de connaître à nouveau ce type de situation dans ma carrière professionnelle», a de son côté réagi le directeur d’HSA, Lausséni Sangaré. En clair, Amélie a cédé sa maison à HSA en la quittant, moyennant une rente, selon le principe du viager libre. Après avoir démoli la bâtisse, le bailleur fera sortir de terre cinq logements en accession sociale à la propriété et deux qui seront proposés à la location.
Si le montant de la transaction n’a pas été dévoilé, Lausséni Sangaré a expliqué que si Amélie «avait vendu sa maison et son terrain au prix du marché actuel, elle aurait gagné au moins quatre fois plus». Un manque à gagner qui ne fait ni chaud ni froid à l’octogénaire qui estime que l’argent «ne fait pas tout».
Pour parvenir à faire aboutir ce dossier inédit, les réunions se sont multipliées entre la mairie d’Ahetze et Amélie. Notamment pour attester de la «volonté éclairée» de l’octogénaire… qui a bel et bien toute sa tête. C’est d’ailleurs Amélie qui a imposé le nom du nouvel ensemble «Oroitzen», étalé sur 725 m² de surface habitable.
Outre sept logements évoqués précédemment, dont les tailles varient du T2 au T5, le projet intègrera également un local médical de 150 m² pour 4 praticiens, ainsi qu’un jardin partagé et une vingtaine de places de parking. C’est dans les prochaines semaines que sera déposé le permis de construire, avec une livraison prévue à la fin de l’année 2025.