Utilisée ce mardi 4 janvier sur CNEWS par la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, pour qualifier la suspension des débats autour du pass vaccinal par les députés de l'opposition, que signifie l'expression faire un «coup de Trafalgar» ?
«Il y a eu un coup de Trafalgar de l'opposition avec une union contre nature entre LR et LFI et le RN qui décident de suspendre par simple esprit de contradiction vis-à-vis du gouvernement», a déclaré la ministre sur notre antenne en faisant référence à l'arrêt surprise de l'examen du projet de loi sur le pass vaccinal.
Désignant aujourd’hui une manœuvre inattendue, et souvent décisive, l’expression «coup de Trafalgar» fait référence à une stratégie militaire appliquée lors de la bataille navale qui a eu lieu en 1805 au large du cap de Trafalgar, près du détroit de Gibraltar.
Celle-ci opposait la Royal Navy à une armada franco-espagnole. L’alliance se trouvait en nette supériorité numérique, mais l’amiral Nelson a utilisé une tactique audacieuse, en fonçant en plein centre de la flotte ennemie, la séparant en deux. Au coeur de la mêlée, les canons et les équipages très expérimentés des Anglais ont ensuite fait des ravages. Français et Espagnols ont ainsi perdu vingt-trois navires et plus de 4 000 hommes. De leur côté, les Anglais ont pleuré la mort de l'amiral Nelson, mais de «seulement» 400 marins.
Cette bataille a été si désastreuse pour Napoléon et ses projets d’invasion de l’Angleterre, que l’expression est demeurée dans le langage courant. Elle est comparable à «la Bérézina», qui fait référence à une bataille en actuelle Biélorussie en 1812. Si elle a été remportée sur le strict plan militaire par l'armée impériale française, la traversée de la rivière glacée puis la retraite difficile qui s'en est ensuivie a également marqué les esprits.