La construction de 15.000 places de prison supplémentaires d'ici à 2027, promesse d'Emmanuel Macron, est loin d'être atteinte, avec seulement 4.500 places livrées. Le ministre de la Justice, Didier Migaud, a admis, ce dimanche, que l'objectif ne serait pas atteint.
L’objectif de construction de 15.000 places de prison supplémentaires d’ici à 2027, l’une des promesses phares d'Emmanuel Macron lors de sa campagne de 2017, est aujourd’hui loin d’être rempli.
Ce dimanche, le ministre de la Justice, Didier Migaud, a confirmé sur France Inter ce constat d’échec en reconnaissant que «l’objectif ne sera pas atteint».
"Nous sommes en retard", concernant la création de places dans les prisons, reconnaît le ministre de la Justice Didier Migaud. "Il y a des projets bloqués", ajoute le garde des Sceaux.
Le président a promis la construction de 15.000 places de prison d'ici à 2027. #QuestionsPol pic.twitter.com/titg4xDRtR— France Inter (@franceinter) November 10, 2024
Cette annonce sonne comme un aveu d’impuissance pour le président et son gouvernement. Alors que la surpopulation carcérale est un problème chronique en France depuis des décennies, la promesse d'Emmanuel Macron était censée apporter une réponse ferme et tangible face à la densité de 127,9% au 1er octobre dans les établissements.
Le gouvernement forcé de revoir son objectif à la baisse
Pourtant, en sept ans, seulement 4.500 nouvelles places ont été livrées. Ce chiffre est bien loin des 15.000 prévues et montre l’ampleur du retard accumulé. Les justifications avancées par Didier Migaud, qui pointe «des difficultés foncières» et «des oppositions de la part d’élus», soulignent pour beaucoup d'observateurs un manque flagrant de préparation et de stratégie.
Le garde des sceaux admet que certains projets sont «bloqués», et propose une «opération vérité» pour dresser un bilan réel de la situation. Toutefois, il reconnaît lui-même que le retard ne sera pas comblé d’ici à 2027, rendant l’échec de cette promesse inévitable.
La surpopulation carcérale en France atteint aujourd’hui un niveau critique, avec 79.631 personnes incarcérées au 1er octobre 2024, soit une densité carcérale de 127,9%.
En Europe, la France continue de figurer parmi les pays les plus touchés par ce phénomène, se classant troisième derrière Chypre et la Roumanie, selon le Conseil de l’Europe.