Actuellement en difficulté à l'Assemblée sur la question du budget 2025, Michel Barnier a appelé son gouvernement à la réflexion en ce week-end de la Toussaint. Tous seront réunis ce lundi, à Matignon, pour un séminaire appelant à définir un plan politique sur plusieurs années.
Michel Barnier pense déjà au futur. Ce lundi 4 novembre, le Premier ministre va réunir les membres du gouvernement pour un nouveau séminaire, un mois après le précédent, qui s'était déroulé le 27 septembre dernier.
Selon l'Élysée, l'objectif est «d'échanger sur plusieurs projets politiques concrets que souhaite conduire le gouvernement pour les années à venir».
Cinq axes prioritaires
Très concrètement, cette réunion vise, pour les cadres du gouvernement, à définir des grands chantiers politiques au moins pour les prochaines années autour de cinq grands axes : l'État et les collectivités, l'Outre-mer, l'immigration et intégration, le travail ou encore la simplification.
Ces réflexions thématiques vont permettre au gouvernement de changer d'air alors que les discussions sur le budget tournent au vinaigre pour la majorité à l'Assemblée nationale. En effet, plusieurs amendements votés grâce à l'union de la gauche ont rendu le texte «invotable» sur la partie recettes pour les soutiens de l'exécutif en place.
Dans une entrevue accordée au Parisien, Michel Barnier parlait d'un «plan de réformes à cinq ans» pour «faire des choses durables pour le pays». Parmi ces idées : «La reprise de la loi d'orientation agricole, la maîtrise de l'immigration, le travail sur la fin de vie, mais aussi des mesures sur l'allocation sociale unique, la réforme de l’État, la décentralisation et le statut de l'élu», disait quant à elle la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon. Le pensionnaire de Matignon soutenait enfin de vouloir reconsulter les cahiers de doléances envoyés par les Français durant la crise des gilets jaunes en 2019.
Le dernier séminaire avait amené Michel Barnier à conduire un discours de politique générale largement orienté vers la réduction de la dette et des dépenses, le dérèglement climatique, les services publics, la sécurité et l'immigration.
«J’ai apprécié l’ambiance du travail qui nous réunit : sérieuse, bien sûr, concernée par la situation du pays, mais aussi très ouverte, avec la volonté de chercher des solutions pragmatiques, simples, qui ont un véritable effet sur les problèmes», avait ainsi communiqué le Premier ministre sur les réseaux sociaux, après la réunion.
Le locataire de Matignon essaiera enfin de construire un groupe solidaire. En effet, plusieurs dissonances étaient apparues au sein de son gouvernement, notamment entre le ministre de la Justice Didier Migaud et le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.