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Violences sexuelles : des associations féministes forment une «coalition» et réclament «une loi intégrale» en France

À l’appel de nombreuses organisations, notamment Osez le féminisme, des rassemblements pour réclamer une «loi cadre intégrale contre les violences sexuelles» sont prévues ce samedi 19 octobre. [© REUTERS/Manon Cruz]

Une cinquantaine d’associations et de fédérations féministes ont annoncé ce vendredi former une «coalition» portant sur une centaine de mesures pour construire «une loi intégrale» contre les violences sexuelles.

«Plus personne ne peut détourner les yeux face à l’horreur des violences sexuelles et à leur effroyable banalité». Ce vendredi 18 octobre, une cinquantaine d’associations et fédérations féministes, dont le Planning familial, Osez le féminisme ou encore la CGT ont annoncé former «une coalition» portant près de 130 mesures pour construire «une loi intégrale» contre les violences sexuelles. 

Cette alliance, qui rassemble aussi la Fondation des Femmes, l’Amicale du Nid, En avant toute(s) mais aussi des associations de protection de l’enfance, a élaboré «près de 130 propositions législatives, réglementaires, budgétaires» pour «qu’enfin les pouvoirs publics apportent une réponse globale et cohérente» au problème «massif» des violences sexuelles.

«Grâce au courage de Gisèle Pelicot qui a choisi de rendre le procès des violeurs de Mazan public, plus personne ne peut détourner les yeux face à l’horreur des violences sexuelles et à leur effroyable banalité», ont écrit les membres de la coalition dans un communiqué consulté par l'AFP. 

+164% d’agressions sexuelles par conjoint recensées en cinq ans

«Alors que les plaintes ont explosé, le nombre de condamnations reste extrêmement faible et 94% des affaires de viol ont été classées sans suite en 2021», ont indiqué les organisations. Selon des chiffres du ministère de la Justice, partagés en novembre 2023, le nombre de personnes mises en cause pour agression sexuelle ou viol par conjoint a connu une hausse de 164% entre 2017 et 2022. 

«Face à une institution (judiciaire) en manque cruel de moyens et marquée par les préjugés sexistes, nous avons besoin d’un changement profond de la manière dont les viols et violences sexuelles sont jugés en France», ont clamé les associations. 

La coalition demande également de «lutter contre l’industrie pornocriminelle et pédocriminelle et contre la culture du viol en ligne», de rendre effective «l’interdiction d’accès des mineurs aux contenus pornographiques» et «l’imprescriptibilité» de l’inceste

130 mesures au sein de différentes instances

L’investissement nécessaire contre les violences physiques, conjugales et sexuelles a été évalué à 2,6 milliards d’euros par an, dont 332 millions dédiés en particulier à la lutte contre les violences sexuelles

«Il n’y a pas eu de grande loi MeToo. Plutôt que des mesures parcellaires et éclatées, nous réclamons une loi globale. Comme associations de terrain, nous proposons 130 mesures dans les domaines de la prévention, de l’Éducation, la police, la justice, la santé», a expliqué à l’AFP Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes. 

En mai 2024, la Fondation des femmes lançait une pétition pour une «loi intégrale contre les violences sexuelles», qui a recueilli 78.890 signatures à ce jour, selon le site internet de l’association. 

À l’appel de nombreuses organisations, notamment Osez le féminisme, des rassemblements pour réclamer une «loi cadre intégrale contre les violences sexuelles» sont prévues ce samedi 19 octobre, devant les palais de justice d’une vingtaine de villes en France, notamment Avignon, Toulouse, Nice, Narbonne ou encore Paris, Lyon, Marseille ou Rennes. 

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