Près de quatre ans après les faits, le collège de Conflans-Saint-Honorine (Yvelines), où exerçait Samuel Paty, a voté pour adopter le nom du professeur.
Un symbole fort. Le collège de Conflans-Saint-Honorine (Yvelines) où exerçait Samuel Paty lorsqu'il a été tué par un jeune islamiste radicalisé en octobre 2020, a voté pour adopter le nom de ce professeur d'histoire-géographie, a annoncé lundi soir le maire de la ville sur le réseau social X.
«Le conseil d'administration du collège Le Bois d'Aulne de Conflans-Sainte-Honorine a voté pour le changement de nom de l'établissement en collège Samuel Paty», a détaillé Laurent Brosse (Horizons) dans sa publication. «Un symbole fort près de quatre ans après l'assassinat de Samuel Paty».
Le conseil d’administration du collège Le Bois d’Aulne de Conflans-Sainte-Honorine a voté pour le changement de nom de l’établissement en collège Samuel Paty. Un symbole fort près de 4 ans après l’assassinat de Samuel Paty. pic.twitter.com/Y31mfW1Zlb
— Laurent Brosse (@LaurentBrosse) September 23, 2024
L'établissement pourra être effectivement renommé une fois cette décision votée par le conseil municipal ainsi que par le conseil départemental.
un souhait de la famille
«Il est fondamental d'honorer la mémoire de Samuel Paty, c'était un souhait de la famille, et de lutter contre l'obscurantisme», a salué Corinne Grootaert, présidente de la FCPE de Conflans-Sainte-Honorine.
«J'aimerais bien qu'on puisse entendre les enfants», nuance cependant cette mère d'élève, affirmant qu'ils sont les «grands oubliés» depuis le meurtre de leur enseignant il y a quatre ans.
Samuel Paty, professeur âgé de 47 ans, avait été poignardé puis décapité par Abdoullakh Anzorov, réfugié russe d'origine tchétchène, le 16 octobre 2020. Le jeune homme de 18 ans, radicalisé, lui reprochait d'avoir montré en classe des caricatures de Mahomet. Avant d'être tué par la police, il avait revendiqué son geste en se félicitant d'avoir «vengé le prophète».
En avril 2022, dix membres de la famille de Samuel Paty ont porté plainte contre l'administration à qui ils reprochent de ne pas avoir protégé le professeur. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris pour non-assistance à personne en péril et non-empêchement de crime.
Dans ce dossier, six collégiens ont déjà été condamnés à des peines allant de 14 mois de prison avec sursis à six mois de prison ferme - aménagées sous bracelet électronique - le 9 décembre 2023 pour leur implication dans l'assassinat. Le procès de huit adultes mis en cause est lui prévu devant la cour d'assises spéciale de Paris du 12 novembre au 20 décembre.
La sœur de Samuel Paty a parallèlement saisi la justice administrative pour faire reconnaître la responsabilité de l'Etat dans cet assassinat.