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Immigration, OQTF, Raphaël Arnault… Ce qu’il faut retenir de l'interview de Bruno Retailleau

Le nouveau ministre de l’Intérieur était l’invité de CNEWS ce mardi 24 septembre. L’occasion pour Bruno Retailleau d'évoquer ses priorités.

Une promesse de fermeté. Bruno Retailleau était l’invité de la Grande Interview de CNEWS-Europe 1 ce mardi 24 septembre. Voici ce qu’il faut retenir des déclarations du nouveau ministre de l’Intérieur.

Appliquer la feuille de route des Français 

«Les Français, eux aussi, nous ont donné leur feuille de route, il faut entendre le message qu’ils nous ont fait passer au premier tour des législatives. Ils veulent plus de sécurité et moins d’immigration», a rappelé le ministre de l’Intérieur.

Ce dernier s’est engagé, déclarant avec force : «Je suis un démocrate respectueux du peuple souverain et donc j’appliquerai cette feuille de route».

Il faut remettre «l'ordre pour la concorde parce que sans ordre, il ne peut pas y avoir de fraternité républicaine. C'est la violence qui détruit les liens entre nous».

«La recherche du résultat sera ma ligne. Il n’y a pas d’ombre tutélaire qui plane au-dessus de moi, la seule ombre tutélaire sont les Français, le peuple souverain, c’est ma patrie que j’aime et que je sers», a-t-il conclu à ce propos.

«Protéger les forces de l’ordre qui nous protègent»

Bruno Retailleau a par ailleurs fait part de sa volonté de protéger les forces de l'ordre qui protègent tous les Français, et particulièrement les plus faibles. 

«Toutes celles et ceux qui mettent une cible dans le dos de nos policiers, de nos gendarmes me trouveront en travers de leur route», a-t-il affirmé, annonçant porter plainte contre le député insoumis Raphaël Arnault pour un tweet "anti-police".

«Assassinat de kanaks par les forces policières», avait-il notamment écrit sur X.

«Je ne laisserais rien passer. On ne peut pas se ceindre d'une écharpe bleu-blanc-rouge pour avoir de tels comportements», a-t-il poursuivi, rappelant, «les policiers et gendarmes sont le bouclier de la République». 

Former un duo efficace avec le ministère de la Justice

Issu des Républicains, Bruno Retailleau a indiqué souhaiter former un duo efficace et non en constante opposition avec l'ancien socialiste Didier Migaud, nommé au ministère de la Justice.

Ce dernier a rappelé hier à son homologue de l'Intérieur, «la Justice est indépendante dans notre pays». Bruno Retailleau avait en effet fait part de sa volonté de voir le système pénal réformé.

«Didier Migaud a parfaitement raison. Une démocratie ce n’est pas seulement le suffrage universel, c’est aussi la séparation des pouvoirs. Bien sûr, la Justice est indépendante et le garde des Sceaux doit pouvoir le rappeler. Cette indépendance s’impose à tous», a répondu Bruno Retailleau.

Et de poursuivre : «Simplement ce que je veux dire, c’est que les juges appliquent la loi et il nous appartient au gouvernement et au Parlement de prendre des initiatives pour changer les lois». 

Renforcer les mesures contre l’immigration massive 

Très attendu sur la question de l'immigration, Bruno Retailleau a annoncé une rencontre avec «une dizaine de préfets des départements où il y a beaucoup de désordre migratoire pour qu’ils me disent eux-mêmes quels sont les trous dans la raquette qu’il faut réparer». 

Le ministre de l'Intérieur «ne s'interdit pas» de passer par la voie règlementaire et notamment durcir la circulaire Valls ou l'Aide médicale d'Etat.

«Je pense qu'il faudrait aussi rétablir le délit de séjour irrégulier», supprimer par François Hollande il y a une dizaine d'années», a-t-il ajouté.

De plus, Bruno Retailleau milite pour un rapprochement des pays européens souhaitant mettre en place une politique migratoire plus stricte au sein de l'Union européenne afin de faire évoluer les directives.

En ce qui concerne les obligations de quitter le territoire français (OQTF), le ministre de l'Intérieur n'a pas souhaité faire de promesses hâtives.

«Avec tout le respect que je dois au président de la République, ce n'est pas un objectif que je peux reprendre», a-t-il poursuivi, évoquant les 100% d'OQTF exécutées souhaitées par Emmanuel Macron. 

«Je vais me mobiliser et on va considérablement augmenter le nombre d'OQTF exécutées», s'est-il tout de même engagé.

«Je n’ai pas de leçon à recevoir de Manuel Bompard»

Manuel Bompard, invité de CNEWS lundi 23 septembre, avait estimé que certains propos de Bruno Retailleau relevaient du racisme. Pour l’intéressé, «c’est l’hôpital qui se moque de la charité». 

«Les Insoumis en voulant racialiser les rapports sociaux font de cet antiracisme un nouveau racisme et notamment avec cette inclinaison qu’ils ont pour l’antisionisme qui n’est bien souvent que le masque pour cacher l’antisémitisme, je n’ai pas de leçons à recevoir de Manuel Bompard», a-t-il tranché.

Quid du ralliement à Emmanuel Macron ?

Républicain assumé et critique d’Emmanuel Macron durant ces sept dernières années, Bruno Retailleau a expliqué pourquoi il avait accepté de rejoindre le gouvernement malgré tout.

«Il y a une logique, on a tout fait pour bloquer l’arrivée de la gauche au pouvoir et quand Michel Barnier a été nommé, c’est-à-dire quelqu’un de notre famille politique, on ne pouvait pas, si j’ose dire, rester planqué. On attendait de nous que l’on monte au front sous la mitraille», a-t-il justifié. 

«J’ai remercié Emmanuel Macron (ndlr. Lors de la passation de pouvoir) parce que ce n’est pas le Premier ministre qui nomme, il propose un gouvernement mais celui qui signe, c’est le président de la République. Je suis respectueux de la fonction présidentielle», a poursuivi le nouveau locataire de la place Beauvau.

Ce dernier a conclu en ajoutant, «Ce qui change tout. Ce qui fait que je suis venu dans ce gouvernement, ce n’est pas le président qui gouverne, cela sera Michel Barnier».

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