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«Désmicardiser la France» : quel est ce dossier brûlant laissé par Gabriel Attal sur le bureau de Michel Barnier ?

Il s’agit en réalité d’une «refonte structurelle» des exonérations de cotisations sociales. [Stephane De Sakutin / REUTERS ]

Gabriel Attal a laissé un projet à son successeur, Michel Barnier, à savoir une proposition pour «désmicardiser» la France, dans la catégorie du pouvoir d’achat. L’idée serait de renvoyer le système d’exonérations de cotisations sociales.

À peine nommé au poste de Premier ministre, Michel Barnier, a d’ores et déjà du pain sur la planche. Celui-ci doit ainsi reprendre la proposition pour «désmicardiser» la France, en renvoyant le système d’exonérations de cotisations sociales, dans la continuité du travail réalisé par le Premier ministre sortant concernant le pouvoir d’achat.

Il s’agit en réalité d’une «refonte structurelle» de ces exonérations. Ces dernières, maximales au niveau du Smic, instaurées pour soutenir l’emploi, sont aujourd’hui accusées de freiner la progression salariale en créant des «trappes à bas salaires», par certains économistes.

«Recréer un système avec un allègement unique»

Ce système est constitué de trois dispositifs :

  • Une réduction générale des cotisations, fortement dégressive, jusqu’à 1,6 Smic
  • Une réduction de six points de pourcentage des cotisations maladie, jusqu’à 2,5 Smic
  • Une réduction de 1,8 point sur les cotisations familiales

L’idée retenue par Michel Barnier serait de «recréer un système avec un allégement unique» et non plus ces trois dispositifs. Il serait donc «dégressif», ce qui éviterait les effets de seuil et s’arrêterait à «trois Smic», contre 3,5 actuellement. Cette décision fait suite à un rapport remis au nouveau Premier ministre par les économistes Antoine Bozio et Étienne Wasmer.

Une idée pour le prochain projet de loi de finances de la sécurité sociale

Pour donner un ordre d’idée, aujourd’hui, augmenter un salarié payé 2.000 euros brut de 100 euros coûte près de 500 euros à l’employeur. Mais dans ce nouveau système, le coût total reviendrait à environ 350 euros. Une idée qui avait été évoquée l’an dernier par les députés Jérôme Guedj et Marc Ferracci, mais qui n’a cependant pas été retenue. Le conseiller de l’exécutif sortant a jugé cela pénalisant pour l’industrie et le commerce extérieur.

Toutefois, dans la proposition retenue, en supprimant les allergènes entre 3 et 3,5 Smic, «les employeurs sont gagnants» pour les salaires inférieurs à 3 Smic car «cela augmente la masse d’allègements à ce niveau-là».

Si cette option est retenue par Michel Barnier, elle ne représenterait pas de surcoût pour les finances publiques en 2025, le volume global des exonérations de cotisations patronales restant d’environ 80 milliards d’euros. Elle pourrait ainsi prendre place dans le prochain projet de loi de finances de la sécurité sociale.

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