La place de la Concorde va progressivement retrouver la circulation des véhicules motorisés, moitié moins dense, puisque la maire de Paris Anne Hidalgo avait annoncé la réduction des voies dès la fin des Jeux.
Une diminution de la chaussée supplémentaire dans la capitale. Alors que la place de la Concorde est totalement fermée à la circulation depuis le 1er juin dernier, en raison des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, celle-ci ne devrait reprendre que de moitié dans quelques semaines.
Cette décision de la mairie, qui intervient dans le cadre du plan de piétonnisation de la place, va contraindre les automobilistes puisque seulement deux voies sur quatre seront conservées après le démontage des infrastructures paralympiques prévu jusqu'au 30 octobre. Pour plusieurs d'entre-eux, qui fréquentent cet axe au quotidien, cette réduction des voies sonne comme une mauvaise nouvelle.
«Ce qui me gêne c'est la prise de mesure sans concertation au préalable de tous les acteurs. Les mesures sont drastiques et ne reposent sur aucune expérimentation. Il n'y a pas d'étude d'impact par rapport au trafic. Ce n'est pas sérieux. On ne peut pas, au nom d'une idéologie prendre une mesure pareille», a confié à CNEWS Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d'automobilistes.
Des répercussions dans le centre
De son côté, la maire PS s'appuie sur des résultats datant de l'an dernier, sur un peu plus d'un mois. Concernant les effets de la réduction de la moitié des voies de circulation, la Ville de Paris notait en janvier dernier une hausse de 10% de la fluidité du trafic place de la Concorde, sur la période du 8 septembre au 28 octobre 2023, où les barrières avaient été mises en place durant la Coupe du monde de rugby.
La Direction de la voirie et des déplacements ajoutait même que cette hausse s'accompagnait par une augmentation de la vitesse moyenne de 5km/h sur la période.
Pour autant, l'allégement de cet axe favorisé notamment pour traverser la Seine via le pont de la Concorde, pourrait entraîner des complications dans le centre de Paris. «J'ai l'impression que les Parisiens ne sont pas tous encore revenus, notamment avec les Jeux paralympiques qui se poursuivent. On va constater les premières complications après l'événement», juge Pierre Chasseray.
Piétonniser et végétaliser
Le nouveau visage de la place de la Concorde, défendu par Anne Hidalgo et hérité d'idées plus anciennes de l'ancien maire de Paris Jean Tiberi (1995-2001), a été modélisé par une commission d'experts. Celui-ci, remis entre les mains de l'édile en juin dernier prévoit en plus de la réduction des voies de circulation, un ajout des pistes cyclables (60km de long pour Concorde, Trocadéro, Iéna et le Champs-de-Mars), et une végétalisation accrue. La plus grande place de Paris ayant vocation à devenir, pour les années à venir, un îlot de fraicheur considérable dans la capitale.
Foutez la paix à la place de la Concorde. Elle a surtout besoin d’entretien, d’une réduction de la place de la voiture et d’une piste cyclable séparée des piétons et de rester belle car minérale. https://t.co/AI5MyYfiot
— Maratorov Maximilienovitch Velotaffeur (@ortaram) April 5, 2024
Là-aussi les avis des Parisiens sont partagés, certains considérant que la réduction de la voiture est nécessaire, lorsque d'autres y voient un souci majeur.
Je traverse en voiture la place de la concorde coupée en 2 ! Paris est en train de devenir une immense no go zone accidentogène . Merci #beliard et @Anne_Hidalgo
— Colonel Kurtz (@ColonelKurtz6) February 29, 2024
«Cela fait longtemps que la mairie songe à l'avenir de cette place et nous ne renoncerons pas», assurait Anne Hidalgo il y a quelques mois, alors que la Concorde devrait emboîter le pas à la redéfinition d'autres espaces parisiens tels que le pont d'Iéna.
Une décision supplémentaire qui ne manque pas de faire siffler les oreilles des automobilistes, quelques jours après l'annonce par la maire PS de faire appliquer l'abaissement de la vitesse de 70km/h à 50km/h sur le boulevard périphérique.