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Nouvelle-Calédonie : Christian Tein, détenu en métropole, devient président de l'alliance indépendantiste du FLNKS

Surnommé «Tonton Bichou», Christian Tein, né en 1968, a gravi les échelons au sein de l'UC avant d'être chargé par le parti, en novembre 2023, de gérer la CCAT. [Delphine MAYEUR / AFP]

Détenu en métropole après les violences déclenchées par la réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, le leader kanak Christian Tein a été désigné, ce samedi, président de l'alliance indépendantiste du FLNKS après un congrès auquel deux composantes du Front ont refusé de participer.

Il était à l’isolement depuis le 23 juin dernier dans la prison de Mulhouse-Lutterbach, dans le Haut-Rhin. Soupçonné d'avoir orchestré les troubles qui ont fait 11 morts en Nouvelle-Calédonie, le leader kanak Christian Tein a, pourtant, été désigné ce samedi comme président de l’alliance indépendantiste du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS).

Cette nomination acte la reconnaissance de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) en tant qu'outil de mobilisation du Front et plus seulement de l'Union calédonienne (UC), a expliqué Laurie Humuni, secrétaire générale du Rassemblement démocratique océanien (RDO). Surnommé «Tonton Bichou», Christian Tein, né en 1968, a gravi les échelons au sein de l'UC avant d'être chargé par le parti, en novembre 2023, de gérer la CCAT, alors tout juste créée.

Les militants louent le «leadership» et le côté «rassembleur» de cet homme de terrain issu d'une famille animée par la cause de l'indépendance.

Une demande d’abandon de projet

La désignation du leader kanak s'est faite en l'absence des deux autres composantes du FLNKS, à savoir le Parti de libération kanak (Palika) et l'Union progressiste mélanésienne (UPM). La faute aux divisions internes et dissensions quant au rôle de la CCAT. L'un comme l'autre, ils avaient également prévenu qu'ils ne reconnaîtraient pas les motions politiques issues de la réunion.

Pour rappel, la Nouvelle-Calédonie est plongée dans une grave crise à la fois économique, politique et sociale, depuis les violences meurtrières consécutives à une réforme d’élargissement du corps électoral calédonien. Face à l'embrasement du territoire, Emmanuel Macron avait annoncé en juin dernier que le texte était «suspendu».

De quoi attirer les foudres du camp indépendantiste, qui a jugé cette prise de position insuffisante et qui a demandé un abandon clair du projet. Les membres ont, entre autres, accusé le chef de l'État de réduire le poids politique des autochtones kanak.

«Lever certains blocages»

De son côté, Christian Tein, qui se considère comme «prisonnier politique», a déclaré ne pas avoir appelé à la violence malgré sa mise en examen. Pour les autorités, la CCAT a fomenté les troubles, ce dont le mouvement se défend. Pour ses partisans, il aurait tenté de contrôler une CCAT qui avait échappé à l'UC, quand ses ennemis politiques du camp loyaliste l'ont accusé de duplicité et d'être la tête pensante d'une organisation «terroriste».

«Nous devons lever certains blocages pour permettre à la population d'avoir accès aux services essentiels, mais cela ne signifie pas que nous abandonnons notre lutte», a précisé Mme Humuni, alors que l'archipel est toujours partiellement paralysé par des barrages. Le Front a, par ailleurs, fait part de sa volonté de renouer le dialogue, mais uniquement avec l'État, excluant le camp non indépendantiste.

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