Alors que des milliers de touristes sont à Paris dans le cadre des JO 2024, certains d’entre eux pourraient être touchés par le «syndrome de Paris». Un trouble psychiatrique qui toucherait en temps normal quelques dizaines de touristes par an.
Capitale de l’amour, de l’accordéon et des peintures montmartroises, Paris séduit les touristes du monde entier à travers ses clichés et son image dans les séries internationales. Mais la capitale française peut aussi montrer un autre visage auquel ses visiteurs se confrontent une fois arrivés.
Et à l’heure où la capitale accueille les compétitions dans le cadre des JO 2024, certains touristes, réputés pour idéaliser la Ville Lumière, pourraient être touchés par ce que le psychiatre japonais Hiroaki Ota appelle le «Pari shōkōgun» ou «le syndrome de Paris» en français.
Ce trouble psychiatrique, qui touche principalement les Japonais, pousse les touristes, déçus par la capitale, à s’isoler dans leur chambre d’hôtel afin de fuir «le contact avec la réalité quotidienne» de Paris. Cela provoque chez eux une sorte d’angoisse, de désillusion et de dépression.
une hospitalisation parfois nécessaire
Concrètement, les touristes atteints de ce trouble ne retrouvent pas l’image idéale qu’ils ont de la capitale française. Ils ne retrouvent pas l’accordéon, ni les peintres montmartrois, mais les métros bondés et sont parfois confrontés à l'insécurité.
«L’image stéréotypée de Paris, ville de consommation de produits de luxe, largement véhiculée par les sources d’information, ne résiste pas au quotidien : nous ne sommes pas tous et toutes habillés chez les grands couturiers, notre vie n’est pas seulement oisive et culturelle, la politesse, le raffinement, la galanterie "ont fait long feu"», a écrit Hiroaki Ota dans un article paru en 2004.
La déception est également accentuée par la barrière de la langue. En voulant déambuler dans les rues de la capitale, les touristes peuvent se perdre. Ne maîtrisant pas forcément la langue française, ils peuvent développer un «sentiment d’étrangeté».
Comme le note le Figaro dans un article datant de 2022, parmi les 500.000 à un million de touristes japonais visitant la capitale française chaque année, quelques dizaines seraient ainsi touchés par ces symptômes, qui composent le «syndrome de Paris» nécessitant parfois leur hospitalisation et leur retour précipité vers l'archipel.