Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, doit présenter ce lundi 15 juillet le rapport de l'institution sur la situation et les perspectives des finances publiques en France.
Alors que le climat actuel d'incertitude politique pourrait contrarier le plan imaginé par le gouvernement de Gabriel Attal afin de redresser les comptes publics, le rapport de la Cour des comptes sur la situation et les perspectives de la France en la matière doit être rendu public ce lundi 15 juillet.
Après un dérapage du déficit public français à 5,5% en 2023, le gouvernement sortant juge impératif de le ramener urgemment à 5,1%. Cela implique, selon l'exécutif, d'économiser 25 milliards d'euros sur la seule année 2024.
La France est actuellement dans le viseur de l'Union européenne (UE) pour son déficit public excessif et le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a insisté, le 11 juillet dernier, sur la nécessité d'agir vite.
«Nous devons le faire maintenant ou bien il sera trop tard car la France divergera définitivement de ses 19 partenaires de la zone euro. Ce serait une faute économique et politique majeure», a-t-il affirmé dans une tribune au Figaro.
Les ministères et collectivités mis à contribution
Le ministre avait alors indiqué avoir signé un «courrier de notification» marquant «une réduction de dépenses pour tous les ministères de 5 milliards d'euros» et gelant «tous les crédits au-dessus de ces plafonds».
Selon Bruno Le Maire, dix milliards d'économies annoncés début 2024 ont déjà actés dans les dépenses de l’État et la hausse de la taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité doit permettre de récupérer 5 milliards d'euros. Les dix milliards d'euros d'économies restant à réaliser pour atteindre l'objectif des 25 milliards seront, d'après la feuille de route de Bercy, demandés entre autres aux ministères et collectivités locales.
La France doit ramener son déficit public dans la limite européenne de 3% du PIB d'ici à 2027. Elle doit aussi réduire sa dette qui, en se creusant à presque 3,160 milliards d'euros à fin mars, a atteint près de 111% du PIB, contre 60% selon les critères européens.
Le gouvernement de Gabriel Attal a déjà largement entamé les travaux budgétaires pour 2025 mais, avec une Assemblée sans majorité claire à l'issue des législatives, l'adoption du projet de loi de finances pour 2025 promet d'être complexe.