Face aux difficultés rencontrées pour faire adopter son budget 2025, l’exécutif envisage d’autres mesures pour faire des économies. Parmi elles : la suppression d’un jour férié. Celle-ci pourrait rapporter jusqu’à 3 milliards d’euros.
À l'occasion de la présentation du projet de loi de finances 2025, le gouvernement a annoncé sa volonté de réduire les dépenses publiques de l'État de 20 milliards d'euros. Face aux difficultés rencontrées par l’exécutif pour faire passer son projet à l’Assemblée, entre suppression de mesures clés et ajout de diverses taxes, le ministre des Finances envisage d’autres pistes d’économies telles que la suppression d’un jour férié. Sous le régime de la «journée de solidarité», cette mesure pourrait rapporter jusqu’à 3 milliards d’euros.
Créée en 2004, la «journée de solidarité» est une journée travaillée mais non payée pour les salariés. En contrepartie, les employeurs versent une contribution à la Sécurité sociale. L'idée d'instaurer une nouvelle journée de ce type et donc de supprimer un jour férié a été relancée à la fin du mois de septembre par des sénatrices. Elles y voyaient un moyen de dégager 2,4 milliards d'euros (voire plus de 3 milliards en mettant à contribution les retraités).
Si les députés ne se sont pas emparés de cette piste pour l'instant lors des débats sur le budget de la Sécurité sociale en commission, celle-ci pourrait être discutée en séance cette semaine.
Le modèle de la Pentecôte
Dimanche 27 octobre, le ministre de l'Economie et des Finances, Antoine Armand, a confirmé l’intérêt de l’exécutif pour cette piste. Selon lui, cette mesure aurait «le mérite de créer de la richesse» face à l'augmentation des «dépenses sociales».
Comme pour la Pentecôte, instaurée en 2004 après l'été caniculaire de 2003, qui avait causé la mort de 15.000 personnes âgées ou à risque, cette nouvelle contribution pourrait financer des mesures concernant les personnes âgées ou en situation de handicap, en étant reversée à une caisse spécifique.
Si les députés ne s’emparent pas de cette piste, où s’ils ne parviennent pas à se mettre d’accord sur ses modalités d’application, le débat pourrait de nouveau faire surface au moment des discussions au Sénat, après le passage du budget à l’Assemblée. En effet, le gouvernement sait qu’il a davantage de chances de trouver des compromis avec les membres de la chambre haute, majoritairement orientés à droite, alors qu'il n'a cessé d'encaisser des déconvenues à l'Assemblée nationale ces derniers jours faute de majorité.
En cas d’adoption de la mesure, comme pour la Pentecôte, le gouvernement pourrait faire le choix de laisser la liberté aux entreprises d'organiser cette journée de solidarité soit en RTT, soit en journée supplémentaire travaillée, soit en journée non travaillée, si les entreprises payent directement la contribution à la Sécurité sociale.