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Charente : une responsable d'Emmaüs, voilée, interdite d'une réunion en préfecture

lham Bouhadjar, coprésidente de l'association Emmaüs Ruffec, devait participer le 18 juin dernier à un comité de pilotage France services dans les locaux de la préfecture d'Angoulême. [AFP]

La préfète d'Angoulême a refusé l'accès d'une réunion à une bénévole d'Emmaüs jeudi 18 juin dernier. En cause : le voile de cette dernière qui ne respecte pas son «devoir de neutralité», selon la haut fonctionnaire.

La coprésidente d'une antenne charentaise d'Emmaüs s'est vu interdire une réunion en préfecture à cause de son foulard, la préfète faisant valoir son «devoir de neutralité» puisque son association est «investie d'une mission de service public».

lham Bouhadjar, coprésidente de l'association Emmaüs Ruffec, devait participer le 18 juin dernier à un comité de pilotage France services dans les locaux de la préfecture d'Angoulême. La sous-préfète a conditionné sa participation au retrait de son foulard, chose qu'elle a refusé. Cette association «doit être regardée comme investie d'une mission de service public dans le cadre de sa labellisation en qualité d'espace France services», a répondu ce jeudi la préfète de Charente au président d'Emmaüs France, Bruno Morel, qui s'en était indigné.

Emmaüs contre-attaque

Interrogée par nos confrères de Charente-Libre, la représentante d'Emmaüs s’est défendue en rappelant qu’elle n'était pas une employée de l’association mais bien une «bénévole». «L'Etat ne me paye pas !», a-t-elle assuré pour défendre son droit de porter un voile. Plus loin, elle a dévoilé une bribe de sa conversation avec la préfète. «Elle m'a expliqué qu'avec ce qui se passe (le contexte politique), je ne pouvais pas participer à la réunion. Je m'effondre, je lui rappelle que je suis déjà venue à la préfecture, que nous nous sommes déjà rencontrées, que j'accepte d'entrer sans prendre la parole. Rien n'y fait», a-t-elle regretté.

De son côté le président d'Emmaüs a dénoncé un «acte discriminatoire» et une décision prise «sous prétexte que le principe de neutralité et de laïcité doit être respecté d'autant plus dans le contexte actuel des élections législatives». Il a également confirmé que la concernée n'était pas une agent du service public et qu’en sa qualité de bénévole elle n’avait pas à s'abstenir de porter un signe religieux distinctif.

Emmaüs France a également annoncé saisir la défenseure des droits de la Charente.

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