Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), principal parti indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, a écrit au président de la République pour lui demander de clairement abandonner la réforme électorale.
Plus de clarté pour apaiser les tensions en Nouvelle-Calédonie. Le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS) a demandé à Emmanuel Macron, dans une lettre, d’abandonner la réforme électorale, qui a mis le feu aux poudres ces dernières semaines. Cette réforme vise à élargir le corps électoral à environ 25.000 personnes établies depuis au moins dix ans en Nouvelle-Calédonie.
Les indépendantistes ont demandé au chef de l’État d’être «explicite dans ses propos en affirmant clairement qu'il ne convoquera pas le Congrès de Versailles» et d' «[abandonner] par conséquent (la) réforme constitutionnelle». «Une telle annonce permettra (...) d'apaiser les tensions actuelles pour une reprise des discussions sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie», a écrit le FNLKS au président de la République.
Ce dernier avait effectivement déclaré le 23 mai dernier, lors d’une visite dans l’archipel, qu’il n’y aurait «pas de passage en force» pour faire adopter la réforme électorale, mais qu’il n’y aurait pas non plus de «retour en arrière». Des déclarations qui ont maintenu une forme d’ambiguïté en Nouvelle-Calédonie, et qui n’ont pas satisfait les indépendantistes et la population kanake opposée à la réforme.
«Ces propos restent malheureusement incompris sur le terrain, puisqu'ils ne garantissent en aucune manière l'abandon de la réforme constitutionnelle litigieuse», a souligné le FLNKS dans sa lettre. «Cette incompréhension pose une véritable difficulté et empêche nos militants d’être réceptifs à l’appel au calme et à l'apaisement», a ajouté le parti indépendantiste.
Lors de sa venue à Nouméa, Emmanuel Macron avait instauré une mission de dialogue, menée par trois hauts fonctionnaires, pour trouver une issue à cette crise politique. Le président de la République a donné jusqu’à la fin du mois de juin aux responsables politiques locaux et aux fonctionnaires de la mission de médiation pour trouver un accord.