Le nombre de personnes incarcérées en France a atteint un record historique, avec un total de 77.450 détenus au 1er avril dernier, contre 73.080 il y a un an.
C'est le chiffre de détenus le plus élevé jamais enregistré. Selon les statistiques de l'administration pénitentiaire, au 1er avril, la France comptait 77.450 détenus, soit 4.370 de plus qu’en 2023 à la même date. Ainsi, en un an, la population carcérale a augmenté de 6%.
Au 1er avril, les prisons françaises comptaient seulement 61.570 places opérationnelles, entraînant de facto une hausse du nombre de détenus dormant sur des matelas posés au sol. En 2024, ils sont 3.307 dans cette situation contre 2.151 il y a un an.
La densité carcérale globale s'établit à 125,8% mais dans les maisons d'arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, et donc présumés innocents (20.438 sur les 77.450), et ceux condamnés à de courtes peines, elle atteint 150,4%.
Dans 17 établissements ou quartiers, cette densité carcérale avoisine, voire dépasse 200%.
Une multiplication des mesures
Au total, 94.643 personnes étaient placées sous écrou au 1er avril. Néanmoins, 17.193 d’entre elles sont non détenues et font l'objet d'un placement sous bracelet électronique ou d'un placement à l'extérieur.
Pour tenter de remédier à cette surpopulation carcérale, qui inquiète le Conseil de l’Europe, les autorités françaises ont pris des mesures.
Parmi elles, l’interdiction des peines de prison de moins d'un mois, l’aménagement des peines, la détention à domicile sous surveillance électronique ou encore le développement du travail d'intérêt général.
Ces dernières s’avèrent cependant insuffisantes pour endiguer le phénomène. Le gouvernement français table toujours sur la construction de 15.000 nouvelles places de prison d'ici à 2027.